Des impayés permettent de retrouver le corps en décomposition d'une retraitée deux ans après sa mort

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Voiture de police - Sputnik Afrique, 1920, 20.01.2022
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Le corps en décomposition d’une septuagénaire a été retrouvé dans un appartement de Saint-Brieuc. Sans famille ni amis proches, ce sont finalement ses factures impayées qui ont permis aux enquêteurs de retrouver la défunte.
Alors que les quarantaines et mises à l’isolement ont rendu la période des fêtes morose pour certains, un fait divers macabre est venu rappeler les ravages que peut causer la solitude, dans les Côtes-d’Armor.
Le corps en décomposition d’une femme de 73 ans a en effet été retrouvé dans un appartement de Saint-Brieuc, rapporte Ouest-France. Les forces de l’ordre ont découvert le cadavre allongé sur un lit et ont estimé que le décès remontait à deux ans. Sans famille ni proches, ce sont finalement ses charges impayées qui ont mis la puce à l’oreille au syndic de copropriété.
Les causes du décès ne sont pas encore connues, mais les enquêteurs penchent pour la piste d’une mort naturelle. Le corps doit désormais rejoindre l’institut médico-légal de Rennes pour de plus amples observations.
Un fait divers en tout point similaire avait déjà eu lieu à Saint-Brieuc, en juillet 2020. Un homme de 65 ans avait été retrouvé mort dans son appartement, après six mois sans donner signe de vie. Une fuite d’eau dans l’immeuble avait amené à la découverte du corps.

Solitude et crise sanitaire

Dans le sillage de la crise sanitaire et des divers confinements, l’appauvrissement du lien social est devenu un sujet de préoccupation majeur. La solitude semble d’ailleurs toucher toutes les classes d’âge.
Début 2021, une étudiante avait notamment crié sa détresse dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, l’accusant de négliger la jeunesse et de la condamner à la "morosité". Le Président lui avait répondu, admettant qu’il était "dur d'avoir 20 ans en 2020", mais ajoutant qu’il fallait "encore tenir" avant l’assouplissement des restrictions.
Les tentatives de suicide chez les 12-24 ans avaient par ailleurs augmenté au premier semestre 2021 à en croire les appels recensés vers les huit centres antipoison (CAP) de France.
Chez les plus âgés, c’est la situation dans les Ehpad qui avait causé l’émoi, au début de la pandémie. Mi-mars, le gouvernement avait en effet interdit les visites dans ces établissements, pour limiter la propagation du virus.
La mesure avait été par la suite assouplie, mais avait laissé des traces au niveau politique. Début octobre, le Sénat avait ainsi voté à l’unanimité une proposition de loi pour garantir un droit de visite "inconditionnel" dans les Ehpad. Début mai, le Défenseur des droits avait également publié un rapport sur les "Droits fondamentaux des personnes âgées accueillies en Ehpad".
Mais le mal ne touche pas seulement la France. En février dernier, l’exécutif japonais avait décidé de nommer un "ministre de la Solitude", pour répondre aux besoins des personnes isolées à cause de la crise sanitaire. Le Royaume-Uni avait déjà fait un choix similaire en 2018, recueillant au passage quelques sarcasmes.
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