Une année très chaude mais un hiver qui s’annonce des plus froids: l’Europe face aux extrêmes
© SputnikCanicule à Paris, 25 juillet 2019
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Les chercheurs européens classent 2021 5e parmi les sept années les plus chaudes de l’Histoire. Toutefois, le réchauffement climatique n’a pas empêché l’Europe d’être confrontée au mois de décembre le plus froid depuis dix ans, alors que la crise énergétique sur le continent n’a pas encore été réglée.
La température moyenne enregistrée sur Terre en 2021 place cette année parmi les sept dernières années les plus chaudes de l’histoire à l’échelle mondiale, ont déclaré ce lundi 10 janvier les scientifiques du Service européen Copernicus pour le changement climatique (C3S).
"Les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, avec 2021 occupant la 5e place", indiquent les chercheurs sur Twitter.
The last seven years were the warmest on record, with 2021 5th but with a small margin to 2015 and 2018. See in the video which regions had the largest geographical anomalies for the year. #CopernicusClimate #C3S pic.twitter.com/1sbG5cLdVg
— Copernicus ECMWF (@CopernicusECMWF) January 10, 2022
Ils précisent que l'Europe a connu un été d'extrêmes, "le plus chaud jamais enregistré" et que le mois de juillet a été marqué par de très fortes précipitations dans l’ouest de l’Europe centrale, entraînant de graves inondations dans plusieurs pays, dont les plus touchés ont été l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. La région méditerranéenne a, quant à elle, subi une vague de chaleur en juillet et durant une partie du mois d'août, avec des températures élevées affectant particulièrement la Grèce, l'Espagne et l'Italie.
"Le record européen de température maximale a été battu en Sicile, où 48,8°C ont été signalés, 0,8°C au-dessus du précédent record."
Les concentrations de gaz à effet de serre en hausse
Selon le service, ces extrêmes météorologiques ont été signalés alors que les concentrations mondiales de dioxyde de carbone et de méthane ont continué d'augmenter, atteignant de nouveaux records.
"Une analyse préliminaire des données satellite confirme que les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont continué d'augmenter en 2021, les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) atteignant un record annuel global en colonne d'environ 414 parties par millions (ppm), et le méthane (CH4) un record annuel d’environ 1876 parties par milliard (ppb)."
Les plus grands froids depuis dix ans
Dans le même temps, les scientifiques considèrent l’an dernier comme l’un des plus froids parmi ces sept années les plus chaudes, tout en rappelant qu’en 2021, l’Europe a fait face au mois de décembre le plus frisquet depuis 2012.
"Pendant cette période, 2021 se classe parmi les années les plus froides, aux côtés de 2015 et 2018", ajoutent-ils.
En général, pour l'ensemble de l'année, "l’Europe n'était que 0,1°C au-dessus de la moyenne 1991-2020", précise le service.
Un deuxième hiver froid sur fond de crise énergétique
L’arrivée d’un nouvel hiver froid place l’Europe dans une situation délicate. Bloomberg a récemment indiqué que les stocks européens de gaz, à leur niveau le plus bas depuis des années, pourraient se retrouver à sec d’ici deux mois.
En 2020, l’hiver particulièrement long a participé à l’amenuisement des réserves qui n’ont pas été remplies depuis en raison des prix élevés du combustible bleu. La décision de l’Europe de fermer plusieurs centrales électriques au charbon, ce qui augmente sa dépendance aux énergies renouvelables, a aussi contribué à l’épuisement des stocks, selon l’agence de presse.