Les talibans licencient des employés de la Banque mondiale, faute de pouvoir les payer

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des Afghans - Sputnik Afrique, 1920, 25.12.2021
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Les talibans* ont congédié du personnel de la Banque mondiale en Afghanistan, dont les salaires ne pouvaient plus être payés, a confié une source à Sputnik. Malgré les dons, le pays s’enlise dans une crise économique et sociale.
Quatre mois après la prise du pouvoir par les talibans*, l’Afghanistan continue de patauger dans le marasme économique. Alors que la famine guette, les arriérés de salaires s’accumulent pour nombre de fonctionnaires. L’État, qui ne parvient plus à régler la note, doit parfois se résoudre à des licenciements.
Récemment, le ministère de la Réhabilitation et du développement rural (MRRD) a ainsi congédié plusieurs membres du personnel de la Banque mondiale, rapporte à Sputnik une source qui a eu accès à un courrier interne.
"Oui, j’ai vu cette lettre. Le nombre d'employés contractuels de la Banque mondiale s’élève à 15.000. Leur sort est encore inconnu. Les talibans ont déclaré qu'ils ne pourraient pas payer les salaires au cours du nouvel exercice. Nous attendons la réponse de la Banque mondiale", explique ce responsable de la Banque mondiale travaillant pour le ministère.
La quantité de licenciés reste floue. Une commission mixte, comprenant notamment la Banque d'Afghanistan et le MRRD, doit discuter sous peu de la situation.
Des agents de l’Onu, des professionnels de la santé ou de l’éducation s’étaient déjà plaints de ne plus recevoir leurs salaires. En octobre dernier, des centaines de médecins avaient protesté contre ces arriérés à Kaboul, devant les portes de la Mission d’assistance des Nations unies.
Ces retards ont affecté plus d’un demi-million de fonctionnaires, a admis le ministre des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi.

Aide humanitaire

Tragique ironie: la Banque mondiale avait elle-même annoncé débloquer une aide humanitaire de 250 millions d'euros pour l’Afghanistan, début décembre. Un budget censé profiter à l’Unicef et au Programme alimentaire mondial des Nations unies pour le pays.
Plusieurs États ont également proposé des aides de plusieurs millions d’euros, au rang desquels le Japon ou la Corée du Sud. En sus des livraisons de fret humanitaire, les avions russes avaient pour leur part procédé à des évacuations début décembre, notamment d’étudiants afghans.
Moscou a par ailleurs demandé une levée de sanctions bancaires visant le pays, ce 17 décembre. Le Kremlin a mis en garde contre une vague migratoire vers l’Europe, si la situation continuait de s’aggraver.
Mi-décembre, le vice-ministre des Affaires étrangères taliban*, Sher Mohammad Abbas Stanekzai, avait également appelé l’Onu à "mettre la pression" sur Washington pour desserrer les cordons de la bourse.
Suite au retour au pouvoir des talibans*, les États-Unis avaient en particulier gelé près de 9,5 milliards de dollars d’avoirs de la Banque centrale afghane (8 milliards d'euros).
*Organisation sous sanctions de l'Onu pour activités terroristes
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