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Don de Mirage 2000-9 émiratis au Maroc: le silence embarrassé de la France?
Don de Mirage 2000-9 émiratis au Maroc: le silence embarrassé de la France?
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Paris n’a pas encore réagi au projet présumé de transfert des Mirage 2000-9 émiratis vers le Maroc et l’Égypte. Le pays producteur d’armement a un droit de... 17.12.2021, Sputnik Afrique
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Le projet des Émirats arabes unis de transférer à titre gracieux ses 68 Mirage 2000-9 au Maroc n’en finit pas d’agiter les médias spécialisés dans l’actualité militaire. L’information avait d’abord été révélée le 9 décembre par El Español, qui annonçait une réexportation de ces avions de chasse polyvalents acquis par Abu Dhabi à la fin des années 1990. Ces Mirage 2000-9 sont des avions puissants et efficaces. Ils ont d’ailleurs bénéficié d’un programme de modernisation en 2019.Fait accompliPour l’heure, aucune des trois parties (Émirats arabes unis, Maroc et France) ne s’est prononcée officiellement sur ce transfert. Si elle venait à se confirmer, une telle opération exigerait l’accord des autorités françaises. Lors de la vente d’armement, la France soumet le pays acquéreur à signer un certificat de non-réexportation. La levée de cette obligation est soumise à une procédure très stricte qui doit être approuvée par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG).Contacté par Sputnik, un expert en armement indique que le Maroc semble être le seul bénéficiaire de cette flotte. "Les informations dont nous disposons évoquent un transfert de la totalité des appareils émiratis vers le Maroc, et non pas un partage avec l’Égypte ou encore le Pakistan, comme cela avait été évoqué dans certains articles de presse", dit-il. Notre source, qui a requis l’anonymat, confirme le malaise des autorités françaises face "au fait accompli émirati".En effet, l’arrivée de cette flotte de Mirage 2000-9 -toujours hypothétique pour l’heure- fournirait une puissance considérable au Maroc dans contexte de forte tension avec l’Algérie. "Cette opération sera considérée par Alger comme un acte hostile de la part de la France. L’Algérie est libre d’interpréter cette attitude comme une alliance franco-émiratie pour soutenir le Maroc", note notre interlocuteur.Des groupes français comme Thalès et Safran pourraient donc être "sanctionnés" par Alger (qui a habituellement recours à leurs services) s’ils s’impliquaient dans le programme Mirage 2000-9 marocain. Ils seraient les victimes collatérales de cette affaire.L’expert en armement considère qu’actuellement, les forces aériennes marocaines ne disposent pas des moyens de faire voler ces Mirages 2000-9, car une telle flotte nécessite une importante chaîne logistique. "Il faut une base aérienne capable d’accueillir cette flotte, ça ne se limite pas à une piste d’atterrissage et à des abris. Les Marocains devront construire une infrastructure dédiée au Mirage 2000-9".Le Maroc devra donc puiser dans ses caisses pour une nouvelle mise à niveau de ces appareils et pour les programmes de formation. "Cela risque de coûter cher, environ 400 millions d’euros pour toute la flotte. Sans compter l’effort opérationnel et l’effort d’entretien annuel. De plus, cela nécessite un certain temps, au moins deux ans, pour la soixantaine d’appareils. L’intégralité ne sera pas disponible avant 2024 ou 2025", conclu notre expert.
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Don de Mirage 2000-9 émiratis au Maroc: le silence embarrassé de la France?
21:30 17.12.2021 (Mis à jour: 17:44 10.01.2022) Paris n’a pas encore réagi au projet présumé de transfert des Mirage 2000-9 émiratis vers le Maroc et l’Égypte. Le pays producteur d’armement a un droit de regard en cas de réexportation. Une situation embarrassante pour Paris, qui reprend langue avec Alger et qui est engagé dans un contrat de 14 milliards USD pour la vente de Rafales à Abu Dhabi.
Le projet des Émirats arabes unis de transférer à titre gracieux ses 68 Mirage 2000-9 au Maroc n’en finit pas d’agiter les
médias spécialisés dans
l’actualité militaire. L’information avait d’abord été révélée le 9 décembre par
El Español, qui annonçait une réexportation de ces avions de chasse polyvalents acquis par Abu Dhabi à la fin des années 1990. Ces Mirage 2000-9 sont des avions puissants et efficaces. Ils ont d’ailleurs bénéficié d’un programme de modernisation en 2019.
Pour l’heure, aucune des trois parties (Émirats arabes unis, Maroc et France) ne s’est prononcée officiellement sur ce transfert. Si elle venait à se confirmer, une telle opération exigerait l’accord des autorités françaises. Lors de la vente d’armement, la France soumet le pays acquéreur à signer un certificat de non-réexportation. La levée de cette obligation est soumise à une procédure très stricte qui doit être approuvée par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG).
Contacté par Sputnik, un expert en armement indique que le Maroc semble être le seul bénéficiaire de cette flotte. "Les informations dont nous disposons évoquent un transfert de la totalité des appareils émiratis vers le Maroc, et non pas un partage avec l’Égypte ou encore le Pakistan, comme cela avait été évoqué dans certains articles de presse", dit-il. Notre source, qui a requis l’anonymat, confirme le malaise des autorités françaises face "au fait accompli émirati".
"La France est embarrassée car elle est tenue de donner son accord pour que les Émiratis transfèrent ces appareils aux Marocains. Si les Français disent non, ils risquent de provoquer la colère d’Abu Dhabi, qui pourrait remettre en cause l’accord d’achat des 80 Rafales d’une valeur de 14 milliards d’euros. La France ne peut pas se permettre de perdre un tel contrat, surtout après le revers subi lors de l’annulation par l’Australie du contrat des sous-marins. D’un autre côté, le gouvernement français pourrait faire face à la colère du gouvernement algérien, avec qui il tente de se réconcilier après une crise de plusieurs mois", souligne la source de Sputnik.
En effet, l’arrivée de cette flotte de Mirage 2000-9 -toujours hypothétique pour l’heure- fournirait une puissance considérable au Maroc dans contexte de forte tension avec l’Algérie. "Cette opération sera considérée par Alger comme un acte hostile de la part de la France. L’Algérie est libre d’interpréter cette attitude comme une alliance franco-émiratie pour soutenir le Maroc", note notre interlocuteur.
Des groupes français comme Thalès et Safran pourraient donc être "sanctionnés" par Alger (qui a habituellement recours à leurs services) s’ils s’impliquaient dans le programme Mirage 2000-9 marocain. Ils seraient les victimes collatérales de cette affaire.
"L’élément financier va certainement peser dans cette affaire puisque l’industrie française pourrait également bénéficier du programme de modernisation des Mirage 2000-9 que devra engager le Maroc pour les adapter à ses besoins spécifiques. Cependant, Paris peut trouver une solution en proposant aux Émiratis de fournir des technologies de pointe aux Algériens. C’est la seule façon de placer Paris à équidistance de Rabat et d’Alger et, surtout, de poursuivre les négociations avec Abu Dhabi jusqu’à la signature du contrat des 80 avions de combat Rafale", dit-elle.
L’expert en armement considère qu’actuellement, les forces aériennes marocaines ne disposent pas des moyens de faire voler ces Mirages 2000-9, car une telle flotte nécessite une importante chaîne logistique. "Il faut une base aérienne capable d’accueillir cette flotte, ça ne se limite pas à une piste d’atterrissage et à des abris. Les Marocains devront construire une infrastructure dédiée au Mirage 2000-9".
"Le Maroc, qui possède des Mirage F1 et des F-16, doit également former des pilotes afin qu’ils puissent voler et utiliser les systèmes d’armement de ce type d’avion de chasse. La durée de la formation peut durer entre 12 et 18 mois. Les programmes doivent également concerner les techniciens par spécialités", assure notre source.
Le Maroc devra donc puiser dans ses caisses pour une nouvelle mise à niveau de ces appareils et pour les programmes de formation. "Cela risque de coûter cher, environ 400 millions d’euros pour toute la flotte. Sans compter l’effort opérationnel et l’effort d’entretien annuel. De plus, cela nécessite un certain temps, au moins deux ans, pour la soixantaine d’appareils. L’intégralité ne sera pas disponible avant 2024 ou 2025", conclu notre expert.