Un marché de Noël jugé "communautaire" fait polémique

© Sputnik . Alexeï Danichev / Accéder à la base multimédiaMarché de Noël (image d'illustration)
Marché de Noël (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 06.12.2021
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Alors que les organisateurs de ce marché de Noël, qui s’est tenu à Paris ce week-end, affirment que leur but était de rassembler des produits de "créateurs africains et afro-descendants", plusieurs personnes ont jugé que l’évenement était "communautaire", "raciste" et contredisant les valeurs françaises.
Un marché de Noël organisé par l’association Je consomme noir a réuni les 4 et 5 décembre dans le 18 arrondissement de Paris quelques dizaines de commerçants d’origine africaine. L’objectif était de présenter "une sélection pointue issue de votre référentiel d’entreprises noires francophones", précise le comte Instagram de l’association, suivi par 60.000 personnes.
Si les photos montrent plusieurs personnes blanches venir faire leurs achats, nombreuses était celles ayant critiqué sur les réseaux sociaux les organisateurs pour communautarisme et racisme. Entre autres, François Jolivet, député LREM de l’Indre, a trouvé que cela était "inacceptable en République".
De son côté, le président du groupe RN au conseil régional du Centre-Val de Loire, Aleksandar Nikolic, y voit une manifestation de "racisme primaire" à cause de laquelle le pays recule, selon lui, de 150 ans. Faisant apparemment allusion au mouvement Black Lives Matter et à la culture woke, il blâme des "concepts importés" et appelle Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme (Licra) à réagir.
La députée européenne Mathilde Androuët, membre du Groupe Identité et Démocratie, ironise également sur le fait que SOS Racisme aurait dû aller protester contre la tenue de ce marché au lieu de se rendre dimanche au meeting d’Éric Zemmour à Villepinte.
Amaury Hoymans, référent de LREM dans le 17e arrondissement parisien a regretté un "marché communautaire" qui, d’après lui, est loin de l’esprit de Noël.
S’il s’agit du premier évènement de ce genre à Paris, l’association fondée en 2020 a déjà promis aux commerçants qui n’avaient pas pu y participer d’organiser des marchés similaires.
Un marché discriminatoire?
Interrogés par le Figaro, les organisateurs n’ont pas voulu "enter dans le débat" alors qu’une bénévole a expliqué que Je consomme noir ne s'attendait pas "à avoir ce type de critiques".
Pourtant, Michaël Amado, avocat aux barreaux de Paris et du Québec et spécialiste du droit commercial, a expliqué au quotidien qu’il n’y a rien discriminatoire car les organisateurs n’ont pas interdit à quiconque de venir acheter des produits. De plus, "rien n'empêche les commerçants de se regrouper autour d'un thème, que ce soit celui d'être Noir, Africain ou Afro-descendant", tout comme le font les marchés de Noël alsacien, provençal ou antillais.
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