Сrack à Paris: "salles de shoot" ou thérapie de groupe?

© SputnikÀ Stalingrad (Paris), des habitants de divers quartiers se sont rassemblés pour la manif afin de dénoncer le problème de la consommation de crack dans la ville
À Stalingrad (Paris), des habitants de divers quartiers se sont rassemblés pour la manif afin de dénoncer le problème de la consommation de crack dans la ville - Sputnik Afrique, 1920, 18.11.2021
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Les riverains profitent d’une relative accalmie autour du crack dans les rues parisiennes pour évaluer les stratégies à long terme. Rejetant les salles de shoot comme unique solution pour le consommateur, ils appellent à développer la thérapie.
Dans la bataille contre la toxicomanie, les riverains du nord-est parisien auront tout vu: l’installation puis le démantèlement de la "colline du crack", la première "salle de shoot" rue Lariboisière, le Jardin d’Éole et le débordement de la toxicomanie dans les rues avoisinantes.
Très critiques sur les mesures proposées par la Mairie et la Préfecture, las de voir un problème non résolu sans cesse déplacé, les Parisiens cherchent des solutions "contre le mal qui gangrène" leurs quartiers.

Salles de shoot, la "fausse bonne idée"

Une trentaine d’associations ont organisé des rencontres citoyennes pour tenter de trouver un remède pérenne à cette "crise du crack".
Depuis l’ouverture en 2016 de la première "salle de consommation à moindre risque" (SCMR, qu’on appelle communément "salle de shoot"), les associations riveraines n’ont pas cessé de réclamer leur encadrement auprès des instances à tous les niveaux. Jusqu’à solliciter ce 25 octobre le Président de la République en "dernier recours".
Parallèlement, les Parisiens mécontents du voisinage avec la drogue dans la rue cherchent des solutions qui les arrangent et aident également les consommateurs de stupéfiants.
"Avec les salles de consommation à moindre risque, on promet aux riverains une pacification de la situation au niveau local. On pense aujourd’hui que ce n’est pas une solution intéressante à long terme", confirme François Diot, thérapeute addictologue.
Le thérapeute va même jusqu’à qualifier les SCMR de "fausse bonne idée", d’autant que "monter une salle de shoot coûte beaucoup plus cher" et cette réponse à court terme "ne règle pas de problème d’environnement".
"Penser qu’on va contenir la consommation dans un périmètre et le sécuriser n’est pas viable pour les riverains et les usagers. Les consommateurs de stupéfiants ont besoin de soins", assure ce thérapeute addictologue au micro de Sputnik.
Pour lui, les solutions existent si on vise "un programme beaucoup plus ambitieux et beaucoup plus structuré".
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En dehors "des délais d’hospitalisation beaucoup plus courts" et de l’ouverture des places en désintoxication à l’hôpital, on pratique dans la région parisienne une thérapie de groupe dans un établissement existant depuis 30 ans.

La méthode Minnesota pour sortir de l’addiction

L’association EDVO accompagne les victimes d’addiction depuis 1987 en pratiquant la thérapie Minnesota. Née aux États-Unis au début des années 1950, cette thérapie de groupe est basée sur l’entraide des deux personnes qui traversent les "mêmes difficultés au même moment". Contrairement à la mise à disposition d’un lieu sécurisé pour le consommateur, les techniques d’EDVO comptent donc sur l’appui collectif pour sortir de la dépendance.
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"On a créé une chaîne qui part de la première demande jusqu’à l’autonomie avec l’abstinence et la réinsertion sociale", détaille Jean-Paul Bruneau, président fondateur d’EDVO, au micro de Sputnik.
Pour lui, il s’agit de mettre en place "des unités spécialisées qui permettent de donner du temps" à la victime d’addiction. Il prône également pour ces personnes "très abîmées", avec des comorbidités annexes, la prise en charge de ces problèmes en même temps que de l’addiction. D’où l’importance d’"associer le milieu psychiatrique".
"Il faut surtout éloigner le toxicomane du milieu dans lequel il consommait. Sinon, je ne vois pas de solution immédiate à l’arrêt de la situation que l’on connaît à Paris avec les crackers", conclut Jean-Paul Bruneau.
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