Hausse des conflits et forte migration: le renseignement US livre des pronostics alarmants pour 2040

© AP Photo / Yorgos KarahalisLe camp de migrants de Malakasa, en Grèce
Le camp de migrants de Malakasa, en Grèce - Sputnik Afrique, 1920, 25.10.2021
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Certaines zones, dont le Sahel, qui n’ont pas assez de moyens pour s’adapter au changement climatique pourraient être touchées par des tensions sociales et militaires vers 2040, a estimé le National Intelligence Council dans un rapport. Le risque d’affrontements avec la Russie voire la Chine dans l’Arctique a également été pointé.
En raison du réchauffement climatique, les problèmes écologiques de certaines régions risquent de déboucher sur diverses tensions d’ici quelques décennies, indiquent les rapports du National Intelligence Council (NIC) des États-Unis et de l’Institute for Economics and Peace (IEP), tous deux publiés à l’approche de la Conférence internationale sur le climat (COP26) en Écosse.
"Les prévisions scientifiques indiquent que l'intensification des effets du changement climatique jusqu'en 2040 et au-delà sera plus durement ressentie dans les pays en développement, qui, selon nous, sont aussi les moins capables de s'adapter", indique le NIC.
Leur impact pourrait y rendre la situation davantage instable et contribuer au déclenchement ou au renforcement de leurs conflits intérieurs.

Quels pays sont les plus menacés?

Selon le NIC, 11 pays et deux régions sont les plus vulnérables face à la menace climatique, d’autant plus qu’ils sont privés des moyens d'y faire face. Ce sont notamment l'Afghanistan, la Birmanie, l'Inde, le Pakistan, la Corée du Nord, l’Irak, la Colombie, le Guatemala, Haïti, le Honduras et le Nicaragua. Enfin, les pays d'Afrique centrale et les petits États insulaires du Pacifique forment deux zones extrêmement vulnérables.
Comme le changement climatique provoque des difficultés de production de denrées alimentaires en raison de la fréquence et l’intensité accrues des périodes de sécheresse, des vagues de chaleur et des inondations, les prix de la nourriture s’envolent, rapporte l’Institute for Economics and Peace (IEP). Vers 2050, la demande mondiale pour ces produits pourrait augmenter de 50%, indique-t-il. D’après ses calculs, plus de 1,1 million d’habitants risquent d’être concernés par la faim, soit 343 millions de plus qu’aujourd’hui.
Parmi les régions les plus exposées à ces risques figure le Sahel. Les menaces de pénurie de ressources, telles que la nourriture et l’eau, sont aggravées par les niveaux élevés de la croissance démographique et la présence accrue des terroristes. Les tensions intercommunautaires contribueraient aussi à la détérioration de la situation, indique l’IEP. Vers 2050, le nombre de migrants peut être augmenté de 86 millions venant seulement de cette région, sans compter les autres.

Compétition en Arctique

Le réchauffement climatique est susceptible d'exacerber la géopolitique transfrontalière des zones sensibles, compte tenu du fait que les États concernés devraient appliquer des mesures concordantes pour protéger leurs intérêts, poursuit le NIC. À titre d’exemple, l’Arctique est une zone exposée à un risque majeur d’exacerbation de la concurrence économique et militaire à partir de 2030.
L'activité militaire peut augmenter à mesure que les États arctiques et non arctiques chercheront à protéger leurs investissements et à exploiter de nouvelles routes maritimes afin d'obtenir des avantages stratégiques sur leurs rivaux, explique-t-il.
Il a également évoqué la possibilité d’un conflit militaire avec la Russie "si les négociations diplomatiques se trouvent au point mort et si les forces étrangères continuer d'opérer dans ce que Moscou désigne comme ses eaux territoriales". Par ailleurs, le risque de guerre pourrait également augmenter si un État non arctique, en particulier la Chine, lançait des opérations militaires régulières à grande échelle dans cette zone en vue de protéger des intérêts économiques, selon l’institution.

Combat des technologies

D’ici 20 ans, le monde pourrait être également touché par des affrontements liés au déploiement des techniques de géo-ingénierie, celles-ci permettant de manipuler et modifier le climat. Le danger découle de leur éventuel emploi unilatéral, ce qui risque de causer un impact négatif sur d’autres pays.
De nombreux États seraient également confrontés à un choix économique difficile vis-à-vis des innovations technologiques pour diminuer les émissions de CO2 en conformité avec l’accord de Paris. "La Chine et l’Inde joueront un rôle décisif dans la trajectoire de l’augmentation des températures", pointe le NIC.
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