Un Marocain torturé dans un centre pour migrants en Corée du Sud, des ONG en colère - vidéo
21:49 01.10.2021 (Mis à jour: 17:41 13.07.2024)
© Photo Pexels/RODNAE Productions / Stores Blancs Sur La FenêtreUn centre de détention (image d'illustration)
© Photo Pexels/RODNAE Productions / Stores Blancs Sur La Fenêtre
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Une vidéo d’un clandestin marocain maltraité en Corée du Sud dans un centre de détention pour migrants a fait surface ce 29 septembre, quand des défenseurs des droits se sont réunis pour une conférence. Ils dénoncent ce traitement qui d’après eux dure déjà depuis six mois et demandent de punir les responsables.
Des groupes pour les droits de l’homme ont critiqué les autorités de l'immigration sud-coréennes pour l'usage abusif de la force contre un détenu marocain dans un centre de détention pour migrants, appelant à punir les responsables et à prendre des mesures pour prévenir toute récidive, relate le journal The Korea Times.
Une coalition de ces groupes de défenseurs a tenu une conférence de presse, le 29 septembre, devant la Commission nationale des droits de l'homme de Corée, appelant à la libération immédiate du détenu, tout en exigeant des excuses du chef du Centre de détention de l'immigration de Hwaseong et du ministre de la Justice.
Un Marocain âgé d’une trentaine d’années, qui est détenu au centre de détention de Hwaseong dans la province du Gyeonggi depuis plus de six mois, y a été soumis à des traitements inhumains, selon les groupes. Une vidéo d’un homme dans une cellule avec un sac sur la tête et les mains et les jambes liées derrière le dos a été diffusée sur les réseaux sociaux.
🚨الفيديو المسرب🚨
— AsiaShowTime (@asiashowtime) September 29, 2021
نعم يا سادة هذه هي كوريا التي يسوق لها على انها جنة الأرض والتي لا تحترم حقوق الانسان للأجانب في حين تحمي المجر/مين الكوريين تحت اسم حقوق الانسان
العنصرية في ابهى حللها مع الحكومة الكورية pic.twitter.com/3G9pE7zKLx
Selon les dires des défenseurs des droits humains, cet homme a pu rester dans cet état dans sa cellule pour différentes périodes allant de 20 minutes jusqu’à quatre heures.
Le détenu en question
Un centre de détention pour migrants est un établissement géré par le ministère de la Justice du pays, où des personnes sans papiers de nationalité étrangère sont détenues dans l’attente de leur expulsion. La victime, qui est entrée en Corée du Sud en octobre 2017 en tant que demandeur d'asile, a été envoyée au centre de détention en mars 2021 après qu'un ordre d'expulsion a été émis contre lui.
Il a protesté contre les mauvaises conditions de vie et a demandé à plusieurs reprises un traitement médical pour les maladies mentales et physiques dont il souffrait, mais ses demandes ont été rejetées. À la suite de conflits avec des officiers, il a été mis à l'isolement, détaille le journal coréen.
"Ils m'ont traité comme un animal. Je me souviens de tout ce qui m'est arrivé ici. C'est traumatisant", a déclaré le clandestin dans une déclaration présentée par les groupes de défense des droits.
Une forme de torture
Les défenseurs considèrent ce traitement sévère comme une forme de torture et une violation manifeste des droits de l'homme.
"Les règles relatives à l'utilisation de +matériel de protection+ dans les centres de rétention pour immigrants impliquent l'utilisation de cordes, menottes et équipements de protection sur les détenus qui ne devraient être utilisés que dans des cas +exceptionnels+ pour prévenir l'automutilation. Utiliser une corde pour lier une personne et la laisser pendant une longue période, ce qui va évidemment au-delà du but initial de leur utilisation, peut être considéré comme de la torture", indique leur déclaration relayée par la presse.
Ce que la loi dit
La coalition a également accusé les autorités de ne pas suivre les procédures requises pour placer l'homme en isolement cellulaire. En vertu de la législation coréenne, lorsqu'un détenu est placé en "détention spéciale" ou en isolement en cellule, il doit présenter des raisons valables de le faire et garantir au détenu la possibilité de faire connaître son opinion et de les documenter comme il convient.
Toutefois, les 12 documents relatifs à la situation de l'homme n'expliquaient pas correctement pourquoi il avait été mis à l'isolement, n'avaient pas de signatures officielles ou de scellés, et étaient délivrés avec des numéros de série identiques, bien qu'ils portaient sur des dates différentes, dévoilent les défenseurs, ajoutant qu’ils soupçonnaient une falsification de ces papiers.
L’avocat Lee Han-jae de la Duroo Association, le représentant légal de ce clandestin, a en outre raconté qu’ils avaient déposé une plainte auprès du groupe de travail de l’Onu sur la détention arbitraire, ainsi qu’au Comité de l’Onu contre la torture.