Que risquent les avions marocains s’ils violent l’espace aérien algérien?

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Un avion, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 23.09.2021
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L’interdiction par l’Algérie du survol de son espace aérien aux avions marocains implique la mise en œuvre d’une procédure de police de l’air en cas de violation. L’armée algérienne pourrait engager des avions de combat pour obliger ces appareils, désormais hostiles, à sortir de l’espace aérien, voire à se poser en urgence.
Dans le sillage de la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, l’Algérie a décidé, mercredi 22 septembre 2021, de fermer son espace aérien aux avions de son voisin de l’ouest. La mesure, avec effet immédiat, a été adoptée lors d’une réunion du Haut conseil de sécurité présidée par le Président algérien Abdelmadjid Tebboune.
"La réunion du Haut conseil de sécurité a été consacrée à l'examen des développements aux frontières avec le royaume du Maroc, au regard de la poursuite des provocations et pratiques hostiles du côté marocain. Le Haut conseil de sécurité a décidé la fermeture immédiate de l'espace aérien de l'Algérie à tous les aéronefs civils et militaires marocains ainsi qu'à ceux qui portent un numéro d'immatriculation marocain, et ce à partir de ce jour", a indiqué un communiqué du HCS.

Préfixe CN

Le communiqué ne précise pas les raisons derrière cette interdiction exceptionnelle qui fait du Maroc le second pays à être interdit de survoler l’Algérie après Israël. Est-il possible que le gouvernement algérien ait pris cette décision pour éviter toute tentative d’intrusion d’un avion israélien immatriculé au Maroc dans son espace aérien, alors que la coopération entre Rabat et Tel Aviv ne cesse de se renforcer?
Toujours est-il que selon le communiqué du Haut conseil de sécurité cette mesure concerne tous les aéronefs qui portent un "numéro d'immatriculation marocain", donc avec le préfixe CN délivré par l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), même s’ils sont la propriété de personnes ou d’entreprises de nationalité autre que marocaine.
Située au nord du continent, l’Algérie est un pays difficile à contourner de par sa grande superficie, surtout pour le Maroc qui est quasiment "enclavé" à l’extrême ouest de l’Afrique du Nord. Il a suffi de très peu de temps pour que cette interdiction entre en application, d'après ce qui a été relevé par des "spotteurs", repris par plusieurs médias. À en croire ces différentes sources, le dernier avion marocain à avoir survolé l’espace aérien algérien serait ainsi un Boeing 787-9 Dreamliner de Royal Air Maroc assurant la liaison entre Istanbul et Casablanca.
Et le premier avion à avoir évité d’entrer dans le ciel algérien serait un Cessna 650 Citation VII appartenant à la compagnie de location de jet marocaine Sarah Airways. Après avoir décollé de Tunis, le jet aurait dû faire demi-tour pour remonter ensuite vers le nord et traverser la méditerranée et atterrir dans un aéroport proche de Rabat.
Concrètement, que risque l’équipage d’un avion marocain s’il bravait cette interdiction? Contacté par Sputnik, un officier algérien à la retraite a indiqué, sous couvert de l’anonymat, que les "avions marocains désormais classés hostiles" seront immédiatement pris en chasse par les appareils de combat de l’armée algérienne.
"Il existe un code de procédure pour les avions interdits de survoler l’espace aérien. Ce sont des règles d’engagement très strictes. La défense aérienne prend au radar l’aéronef puis ordonne l’envoi d’avions intercepteurs qui se chargent d’inviter l’équipage à quitter immédiatement l’espace aérien. Si l’avion poursuit son survol, il est forcé à atterrir. Mais l’opération peut aller jusqu’aux coups de semonce s’il persiste", note la source de Sputnik.

Une mission pour les MiG-25

En Algérie, la police de l’air relève du commandement des Forces de défense aérienne du territoire qui dispose d’une flotte d’intercepteurs, notamment des MiG-29 et également les fameux MiG-25. Acquis à la fin des années 1970, les MiG-25 ont été modernisés et sont toujours en service en Algérie.
La même source indique que les pilotes d’avions intercepteurs algériens et marocains se connaissent bien puisqu’ils ont participé durant plusieurs années "aux exercices de sûreté aérienne Circaète organisés par l’Initiative 5+5 Défense qui réunit les pays des deux rives de la Méditerranée occidentale". "D’ailleurs la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc bloque toutes les actions au sein de ce groupe de coopération militaire", ajoute l’officier algérien.
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