Moscou explique le non-renouvellement du visa d'une journaliste de la BBC à Moscou

© Sputnik . Ministère russe des Affaires étrangèresMaria Zakharova
Maria Zakharova - Sputnik Afrique, 1920, 14.08.2021
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Le refus de la Russie de renouveler le visa d’une journaliste de la BBC est une réaction aux discriminations de Londres à l’égard des correspondants et médias russes, a expliqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Après que la chaîne Rossiya 24 a annoncé que le visa d'une journaliste de la BBC, Sarah Rainsford, en Russie ne serait pas renouvelé et que le groupe britannique a exprimé son indignation à ce sujet, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a expliqué la position de Moscou sur la situation dans son canal Telegram.
Elle rappelle dans ce contexte que les autorités britanniques et l'ambassade du pays à Moscou ont décidé de se reporter à «l'aggravation de la situation dans le domaine de la liberté des médias en Russie», renversant cyniquement la situation.
«Nous sommes contraints de constater que ces déclarations sont fausses», indique-t-elle, soulignant que la partie britannique a été une nouvelle fois convaincue de diffusion de faux.
Maria Zakharova rappelle que l’histoire prend source à l'été 2019, lorsqu’un journaliste russe et les membres de sa famille ont dû quitter le Royaume-Uni sans aucune explication et après avoir attendu pendant un an et demi le renouvellement des visas. Et ce, malgré le strict respect de toutes les prescriptions requises. Les médias russes ont alors voulu dépêcher un autre correspondant sur place. Le visa a été refusé et encore une fois sans aucune motivation. Moscou a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne tolérerait pas une telle situation, mais Londres a préféré aggraver davantage les relations, décrétant des sanctions personnelles injustifiées contre plusieurs Russes.
«Je le souligne encore une fois: la mesure russe (contrairement à l'initiative britannique) n'est qu'une réaction qui est sans aucun rapport avec une quelconque atteinte à liberté d'expression», fait remarquer Maria Zakharova.
La décision prise au sujet de la journaliste britannique est similaire aux actions de Londres vis-à-vis de ses homologues russes et c’est exclusivement à ses compatriotes que Sarah Rainsford doit son départ. Il s'agit notamment du refus de Londres d'accorder des visas à des journalistes russes travaillant au Royaume-Uni, notamment ceux de Sputnik et RT.
«En outre, de retour dans son pays, elle devrait s’intéresser, à notre avis, de savoir dans quelle mesure le cas du correspondant russe et la pratique générale de la discrimination des médias russes sur le sol britannique sont conformes aux grands idéaux de la liberté des médias dont parlent, sans rougir, nos collègues britanniques tout en se permettant de nous accuser de leur violation», poursuit Maria Zakharova.
Elle propose dans ce contexte «une nouvelle fois» à Londres de revenir sur sa politique d'éviction de la liberté d'expression par de la propagande et de cesser de faire pression sur les médias et de discriminer les journalistes.
«Enfin le point culminant. Sarah a déclaré aux journalistes: "On m'a dit que je ne pourrais jamais retourner en Russie"».
«Premièrement, personne ne lui a dit cela. Un journaliste, même britannique, qui a passé dans un milieu russophone, selon ses propres estimations, un tiers de sa vie, doit comprendre la différence entre " ne jamais revenir" et " retirer sans délai le visa et l'accréditation de journaliste". Mais nous sommes habitués à de telles manipulations de l'information.»
«Deuxièmement, dès qu’un visa aura été délivré au correspondant russe, il sera également accordé à Sarah. C'est exactement ce que nous avons proposé, appelant Londres à débloquer l'impasse des visas pour les journalistes», ajoute la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Première réaction

Maria Zakharova a déjà réagi à la nouvelle le 13 août en constatant que «les médias occidentaux s'agitent».
«Ils demandent de commenter l’information selon laquelle un journaliste britannique travaillant à Moscou ne se verrait pas renouveler son visa.»
La chaîne publique russe Rossiya 24 a annoncé la nouvelle concernant la journaliste britannique et a précisé que son visa expirerait le 31 août sans être prolongé.
«Le groupe médiatique anglo-saxon n'a prêté aucune attention aux nombreux avertissements du ministère russe des Affaires étrangères que des mesures appropriées seraient prises en réaction aux véritables sévices infligés en matière de visa à un correspondant russe en Grande-Bretagne», a expliqué Maria Zakharova.
Elle avait constaté que la BBC et la journaliste en question s’étaient retranchées dans une position de défense et ne commentaient pas la situation même à leurs collègues.
«Pourquoi? Pas de raison ou pas la bonne? Allez, n'hésitez pas.»

Appel de la BBC à Moscou

La journaliste britannique Sarah Rainsford devra quitter la Russie après que son visa n’a pas été renouvelé.
«Me faire expulser de Russie, où j'ai passé presque un tiers de ma vie et d'où j'ai travaillé pendant des années, est dévastateur», s’est-elle plainte sur Twitter.
Dans un communiqué publié par le bureau de presse de la BBC, le directeur général du groupe, Tim Davie, a déclaré que «l'expulsion de Sarah Rainsford était une attaque directe contre la liberté des médias que nous condamnons sans réserve», a vanté les qualités de Sarah Rainsford et a appelé les autorités russes «à reconsidérer leur décision».
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