Meurtre d’un prêtre en Vendée: «Il faut retrouver les moyens de revoir la politique d’accueil des réfugiés»

© AFP 2024 SEBASTIEN SALOM-GOMISSaint-Laurent-sur-Sevre, l'investigation en cours sur le lieu d'assassinat d'un prêtre catholique
Saint-Laurent-sur-Sevre, l'investigation en cours sur le lieu d'assassinat d'un prêtre catholique - Sputnik Afrique, 1920, 11.08.2021
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L’assassinat d’un prêtre catholique en Vendée par un migrant qu’il avait accueilli a provoqué un vif émoi. Le suspect avait déjà défrayé la chronique un an auparavant en mettant le feu à la cathédrale de Nantes. Ce meurtre fait ressurgir la question du suivi des étrangers en situation irrégulière.
La communauté catholique est sous le choc, ébranlée par l’assassinat ce 9 août du père Olivier Maire à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée. L’auteur présumé du meurtre, Emmanuel Abayisenga, qui était «sous la protection de la communauté catholique» depuis son arrivée en France du Rwanda, est également le principal suspect de l’incendie de la cathédrale de Nantes en 2020.
Gérald Darmanin, qui a fait le déplacement, a voulu couper court à toute «polémique» en tentant de justifier la présence du ressortissant rwandais dans l’Hexagone. «Il ne pouvait pas quitter le territoire national en attendant la décision de justice», a déclaré aux journalistes le ministre de l’Intérieur.
Déplorant «une horreur commise par une personne qui n’a pas toutes ses facultés», Jean-Frédéric Poisson, président du parti VIA, la voie du peuple, rappelle que l’accueil des individus fragiles reste «une fierté de l’église».
«Mais en même temps, on assiste au triomphe du droit formel sur la réalité. On peut entendre toutes les raisons techniques pour lesquelles un réfugié commet une profanation contre un édifice religieux mais on s’attend à ce que le droit s’applique à la personne qui veut respecter ce droit», note Jean-Frédéric Poisson.
Ce dernier admet être «un militant actif» du rétablissement d’une «évidence»: l’expulsion des étrangers qui commettent les délits et les crimes en France. Une double peine remise en cause en 2003 par Nicolas Sarkozy pour certains cas précis, notamment si le coupable réside en France depuis plus de 20 ans
 Saint-Laurent-sur-Sevre, le 9 août 2020 - Sputnik Afrique, 1920, 11.08.2021
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En 2017, Emmanuel Macron avait le même avis et critiquait une «habitude» dans «l’incapacité de raccompagner à la frontière» les immigrés entrés en France illégalement. «Des ordres qui prennent effet immédiatement, en attendant une loi qui durcira les règles sur ce point au début de l’année 2018», avait conclu Emmanuel Macron lors de son grand entretien à TF1 et LCL
«Il faut retrouver les moyens de revoir la politique d’accueil des réfugiés. J’accepte volontiers l’idée que la France, un pays riche, ait une responsabilité envers ceux qui ont moins de moyens. Mais on ne peut pas laisser sur le territoire des personnes qui ne respectent pas nos lois objectivement, ouvertement et volontairement», affirme Jean-Frédéric Poisson.
Le futur candidat à la présidentielle 2022, qui entend se présenter comme le «candidat conservateur», insiste également sur une politique d’accueil «digne et humain».

L’indispensable «dignité» de l’accueil

«Pourquoi accueillir dans des conditions insupportables, comme on le voit à la porte de la Chapelle ou sous le métro aérien, des migrants si on n’a pas de volonté politique qu’ils s’intègrent dans les conditions dignes?», s’interroge le président de VIA au micro de Sputnik.
Prêtre catholique (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 10.08.2021
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Une exigence de dignité qui dicterait ainsi la politique migratoire, quitte à limiter les flux: «Il faut avoir les moyens de sa politique et de ses intentions. Je prétends que, sauf exception, la France aujourd’hui n’est pas en situation psychologique ou politique d’accueillir dans des conditions normales des personnes venant de pays étrangers», assure notre intervenant.
«Pour traiter quelqu’un dignement, il faut accepter qu’on ne puisse pas traiter tout le monde. Accepter qu’on ne puisse pas accueillir tout le monde. Il faut donc fixer des limites, des barrières et engager les moyens. Ce que l’État ne fait pas», conclut Jean-Frédéric Poisson.
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