«Sous l’emprise de la propagande des anti-vaccins»: trois membres d’une famille décèdent du Covid en une semaine

© AFP 2023 FRED TANNEAUUne infirmière tient une seringue avec le vaccin de Pfizer, le 31 mai 2021
Une infirmière tient une seringue avec le vaccin de Pfizer, le 31 mai 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 10.08.2021
S'abonner
À l’ère du numérique, la désinformation peut tuer. Au Portugal, un couple de sexagénaires et leur fils adulte, embobinés par des anti-vaccins et refusant de s’immuniser, sont décédés du Covid.
Déjà en mai 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait reconnu que la gestion de l’infodémie, la surabondance d’informations en ligne et hors ligne, constituait un élément essentiel de la lutte contre la pandémie de Covid-19. La propagation d’informations fausses et trompeuses peut parfois prendre des tournures tragiques.
Ainsi, l’histoire d’un habitant de Cardiff (au Royaume-Uni) a fait parler d’elle. À cause du Covid-19, en quelques jours, cet homme a perdu sa mère, son père et son petit frère, tous réticents à la vaccination.
«Ils sont tombés en grande partie sous l’emprise de la propagande des anti-vaccins qui circule. Elle s’en prend aux gens qui ont peur, et ils tombent dans le piège», a témoigné Francis Goncalves dans une interview à Wales Online le 8 août.

Témoignage glaçant

Habitant à Lisbonne, les proches de Francis Goncalves refusaient de se faire vacciner à cause de leur peur suscitée par la «désinformation» répandue par les anti-vaccins sur les réseaux sociaux, avance celui-ci.
Début juillet, après un dîner en famille, ils ont commencé à se sentir mal. Quatre jours après, le 12 juillet, testés positifs au Covid, les parents de Francis Goncalves, tous les deux ayant des comorbidités, ont été admis à l’hôpital. Le père âgé de 73 ans a été placé en coma artificiel.
La santé de son frère de 40 ans, «la personne la plus saine du monde», s’est également détériorée: «Il a dit qu'il n'avait jamais rien ressenti de tel, qu'il avait l'impression d'être complètement appesanti et qu'il était fatigué». Le 17 juillet, il a dû également être hospitalisé et est décédé quelques heures après son admission.
Le père est mort le 20 juillet, et le 24 juillet sa mère âgée de 63 ans l’a rejointe.
«J’ai discuté avec tellement de gens qui sont terrifiés par le vaccin, et cela coûte des vies», confie l’homme qui a perdu ses trois proches en une semaine.
D’autres histoires semblables ont déjà eu lieu: début août au Royaume-Uni, John Eyers, habitant de la ville britannique de Southport, amateur de fitness, est décédé du Covid après avoir refusé de se faire vacciner. Âgé de 42 ans, il croyait qu’il n’aurait pas de problèmes s’il attrapait le virus, relate le Daily Mail.

À l’étude des anti-vaccins

Les anti-vaccins exploitent souvent des idées complotistes, en se servant d’informations détournées sur les effets secondaires des vaccins ou sur le déroulement des recherches cliniques.
Parmi les intox circulant sur les réseaux sociaux ces derniers temps se trouvent des affirmations selon lesquelles les vaccins ont provoqué la mort de plusieurs personnalités politiques, qu’ils sont inefficaces car gratuits, qu’ils causent l’infertilité ou contiennent une protéine nocive pour le corps.
Récemment, des chercheurs polonais ont analysé les discours de personnes se déclarant «anti-vaccins». L’étude, publiée dans la revue Social Psychological Bulletin fin juillet et réalisée par des chercheurs de l’Université de Cracovie, a décortiqué les arguments des 493 personnes (parmi 3.000 interrogées) qui avaient déclaré que le vaccin fait «plus de mal que de bien». Presque la moitié des vaccinosceptiques ont affirmé avoir eu de mauvaises expériences liées au vaccin, mais leurs descriptions étaient assez vagues, beaucoup ont déclaré qu’ils ne se souvenaient pas de la source de leur information.
«Les résultats ont montré qu'il y avait de nettes différences d'opinions sur les vaccins selon l’expérience personnelle», ont constaté les chercheurs.
En juin, l’ONG Center for Countering Digital Hate a publié son analyse des contenus anti-vaccins sur les réseaux sociaux aux États-Unis. Selon l’enquête, plus de la moitié de ces contenus (65%), de préférence sur Facebook, était attribuable à seulement une douzaine de personnes, parmi lesquelles se trouvent des avocats ou des médecins.
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала