Que faut-il attendre d’un accord entre Berlin et Washington sur Nord Stream 2?

© Sputnik . Alexeï Vitvitski / Accéder à la base multimédiaDes tuyaux pour le projet Nord Stream 2 (photo d'archives)
Des tuyaux pour le projet Nord Stream 2 (photo d'archives) - Sputnik Afrique, 1920, 20.07.2021
S'abonner
Nord Stream 2 était l’un des sujets de discussion entre Joe Biden et Angela Merkel lors de la visite de cette dernière aux États-Unis. Alors qu’il n’est pas encore signé officiellement, certains médias ont déjà évoqué un projet d’accord sur Nord Stream 2 que les deux pays s’apprêteraient à conclure.

Suite à la visite d’Angela Merkel aux États-Unis la semaine dernière, les deux pays se sont rapprochés d'un accord qui éviterait la reprise des sanctions américaines contre l'opérateur du gazoduc Nord Stream 2 et son directeur exécutif principal, relate Reuters.

À l'issue de négociations avec le Président états-unien, la chancelière allemande a notamment indiqué le 12 juillet qu’ils avaient discuté de Nord Stream 2 dans le contexte des relations avec la Russie et l'Ukraine, et que les positions de Berlin et Washington sur ce projet variaient. Elle a ajouté que l'Ukraine devait rester un pays de transit pour le gaz russe et que le gazoduc en construction ne remplacerait pas le transit ukrainien.

«Nous les prenons au sérieux et ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'il soit très clair que Nord Stream 2 ne se substitue pas aux livraisons de transit promises», a-t-elle lancé face aux journalistes.

Pour rappel, en décembre 2019, l'Ukraine et la Russie avaient conclu un contrat sur le transit du gaz qui court jusqu'à fin 2024.

Et les sanctions contre la Russie?

Les États-Unis et l'Allemagne sont proches d'un accord sur Nord Stream 2, informe aussi l’agence Bloomberg qui indique avoir pu consulter le brouillon du document. Il prévoit des sanctions et d'autres mesures de riposte si la Russie tente d'utiliser l'énergie comme arme contre l'Ukraine.

Dans ce cas de figure, l'Allemagne prendrait elle-même des restrictions tout en insistant pour que des mesures soient prises au niveau européen, y compris des sanctions visant à limiter les exportations des ressources énergétiques de la Russie, détaille Bloomberg.

En outre, en vertu du projet d'accord, les États-Unis et l'Allemagne chercheraient à promouvoir des investissements allant jusqu'à un milliard de dollars dans un soi-disant Fonds vert pour aider l'Ukraine à passer à des sources d'énergie plus propres. Berlin s'engagerait à investir 175 millions de dollars dans le Fonds, indique le texte. Qui plus est, l'Allemagne nommera également un envoyé spécial doté de 70 millions de dollars pour maintenir des projets énergétiques bilatéraux avec l'Ukraine.

Les USA commentent un accord éventuel

Le département d'État américain va bientôt se prononcer sur un accord entre les États-Unis et l'Allemagne pour résoudre les divergences sur le projet Nord Stream 2, a déclaré plus tard ce mardi la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki.

Elle a souligné que l'administration américaine continuait de s'inquiéter d’éventuelles conséquences de ce projet sur la sécurité énergétique des partenaires européens, en particulier de l'Ukraine. Elle s’est toutefois gardée de préciser si les États-Unis étaient prêts à annoncer de nouvelles sanctions.

Un parlementaire allemand partage sa vision

D’après Waldemar Herdt, membre de la commission des affaires étrangères du Bundestag, les conditions du compromis avec les États-Unis sur Nord Stream 2 pourraient comprendre l'achat de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, mais les intérêts de Berlin ne seraient pas pris en compte.

«Les accords concernant Nord Stream avec les États-Unis pourraient être conclus sur la base de compromis. Ils peuvent, par exemple, prévoir l'achat par l'Allemagne de GNL américain dans une certaine quantité, d'un autre côté, avec notre panier énergétique, nous en avons besoin aussi, bien que cela soit coûteux par rapport au gaz russe», a souligné le parlementaire à Sputnik.

Nord Stream 2

Ce gazoduc relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique sans passer par l'Ukraine, menaçant de priver ce pays d'une partie des revenus perçus sur le transit, mais aussi d'un moyen de pression sur Moscou. Soutenu par Berlin, le projet est très critiqué par Washington et par certains pays d’Europe de l'est.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала