Au cours de la pandémie, les réseaux sociaux, dont Facebook, ont été critiqués pour avoir permis à la désinformation vaccinale de prospérer sur leurs plateformes.
Une étude conjointe menée la semaine dernière par YouGov et The Economist a constaté qu’environ 20 % des Américains croyaient en la théorie du complot selon laquelle des puces électroniques pouvaient avoir été injectées via des vaccins contre le Covid-19 dans le monde entier. Malgré l'absence de preuves d'une telle affirmation, d’après le sondage, 15 % des Américains la pensent «probablement vraie» et 5 % «assurément vraie».
La semaine dernière, toute en affirmant que les faits racontent une histoire différente, Joe Biden s’en est ainsi pris au géant américain, l’accusant de «tuer des gens».
«Ils tuent des gens. Regardez, la seule pandémie que nous connaissons touche les non vaccinés», a déclaré ce vendredi 16 juillet Joe Biden à la presse qui lui demandait quel message il avait à transmettre à des plateformes comme Facebook face à la diffusion de «fake news».
Toutefois, ce n’est pas la première fois que les autorités sont mécontentes de la diffusion sur les réseaux sociaux de fausses informations. Ce conflit semble resurgir avec une nouvelle force avec la pandémie de Covid-19.
Les complotistes, pour qui les gouvernements voudraient pucer la population au moyen des injections, sont suivis par des antivaccins qui diffusent des informations jugées «fausses».
Cette situation a soulevé la question de la gestion par les réseaux sociaux de la désinformation entourant les vaccins contre le Covid-19.
Les États-Unis
La semaine dernière, la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, avait déclaré que Facebook et d'autres plateformes ne faisaient pas assez pour lutter contre la désinformation sur les vaccins.
«Il y a environ 12 personnes qui produisent 65% de la désinformation hostile aux vaccins sur les réseaux sociaux. Toutes restent actives sur Facebook, alors que certaines ont été bannies d'autres plateformes», avait-elle détaillé.
Selon son assistant, les chercheurs ont constaté que seules 12 personnes étaient responsables des revendications trompeuses et des mensonges éhontés sur les vaccins contre le Covid-19 qui prolifèrent sur Facebook, Instagram et Twitter, ce qu’avait relayé notamment Kevin Munoz, en se référant à une étude.
From May 2021 research since there’s clearly some questions.
— Kevin Munoz (@KMunoz46) July 16, 2021
Just 12 People Are Behind Most Vaccine Hoaxes On Social Media, Research Shows https://t.co/QaBMEuQcwZ
La France
En France, la création d’une Agence nationale de lutte contre les fake news a été annoncée le 2 juin. С’est Stéphane Bouillon, le secrétaire général de la Défense et de la sécurité nationale (SGDSN) qui l’a fait savoir. Cet office news dépendra de la SGDSN. Une soixantaine de personnes, sous l’autorité du Premier ministre, seront notamment chargées de déterminer la provenance de ces fausses informations. Elle devrait voir le jour d’ici le 26 septembre.
Le Royaume-Uni
La recherche exclusive de BBC Monitoring révèle une recrudescence des partisans de comptes promouvant le contenu anti-vaccin sur les médias sociaux pendant la pandémie. Seulement sur Instagram, les importants comptes anti-vaccination ont quintuplé en 2020, ils ont augmenté de 358 %, passant de 896.000 à 4,1 millions d'abonnés.
Cette croissance a été plus rapide à la fois que celle observée au cours des deux années précédentes -83% et 89 % respectivement- et que les pages promues par Instagram comme fournisseurs d'informations fiables pour les demandes de recherche «vaccin».
En outre, les pages anti-vaccins publiques sur Facebook ont augmenté de 19%, passant de 4,8 millions à 5,7 millions en 2020. Il s'agit d'une augmentation plus importante qu'en 2019 (environ 13 %) et 2018 (11 %), détaille BBC Monitoring.
BBC Monitoring, une division de la British Broadcasting Corporation (BBC), suit et rédige des rapports sur les publications des médias du monde entier.
Les réseaux sociaux en lutte
Pour leur part, les réseaux sociaux ne restent pas inactifs contre cette propagation de la désinformation sur Internet. Face aux contenus erronés qui ont circulé sur Facebook et Twitter, ces géants ont mis en placedes outils. Notamment, ils ont créé des pages d'agrégation de contenus officiels sur le Covid-19 provenant de médias reconnus et d'autorités comme l'OMS ou le ministère de la Santé pour la France.
En outre, Guy Rosen, le vice-président de Facebook chargé de l’intégration, a indiqué sur son blog que Facebook avait supprimé plus de 18 millions de publications contenant de la désinformation autour du Covid et supprimé des comptes qui avaient violé à plusieurs reprises les règles du réseau social.