«Vous êtes gentils, mais tant que vous aurez des vaccins dans les frigos, je ne reconfinerai pas les gens», aurait lancé Emmanuel Macron début mars lors du Conseil de défense sanitaire. Le 12 juillet, il assurait que «la vaccination de tous les Français» était «le seul chemin vers le retour à la vie normale». Mais l’immunisation totale de la population garantit-elle une vie sans confinement?
L’exemple d’Israël, pays modèles en termes de vaccination massive, invite à réfléchir. Bien que l’État hébreu compte à l’heure actuelle plus de 5,2 millions de vaccinés avec deux doses, soit 57% de la population, le nouveau directeur général du ministère de la Santé, Nachman Ash, a déclaré le 15 juillet qu'un confinement restait une possibilité pour la période des grandes vacances en Israël qui débutent avec la fête de Rosh Hashana (le Nouvel An juif) et dure une grande partie du mois de septembre.
«Il se peut que nous arrivions à un point où nous dirons que nous avons besoin d'un confinement», prévient M.Ash, cité par i24news.
Il n’exclut pas que ce confinement, le quatrième d’Israël depuis le début de la pandémie, puisse être mis en place «dans quelques semaines». En effet, ces derniers jours, le pays a vu le nombre de nouvelles contaminations augmenter pour atteindre 952 cas jeudi.
De son côté, le Premier ministre Naftali Bennett a souligné mercredi que le vaccin n’était pas «suffisant pour lutter contre le variant Delta» et que les autorités avaient besoin de «la coopération des citoyens pour vaincre le coronavirus sans devoir imposer un nouveau confinement».
Confinement ou vaccination?
Pourtant, les autorités françaises ne cessent de répéter que la vaccination est le seul moyen d’éviter un reconfinement. Ainsi, le ministre de la Santé Olivier Véran a avancé le 8 juillet que le vaccin était «100% efficace contre le confinement». Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal lui a emboîté le pas: «Si on veut ne pas avoir à reprendre des restrictions et des mesures hypercontraignantes, il faut que l'on atteigne l'immunité collective».
À l’avis de certains spécialistes, c’est une erreur de croire que le vaccin peut remplacer le confinement, car ce sont deux moyens différents de lutte contre le virus. Cité par 20 Minutes, Franck Clarot, médecin du collectif «Du côté de la Science», explique que le rôle principal d’un confinement est de briser les chaînes de contamination alors que la vocation de la vaccination est de faire chuter la mortalité et les formes graves.
D’après lui, il est dangereux de laisser le virus circuler sous prétexte que les personnes fragiles seraient vaccinées et ne feraient plus de formes graves ou de décès, car dans ce cas-là le virus continuera à circuler et risquera de muter un jour, rendant les vaccins caducs.