Une semaine après l'incarcération de l’ancien Président Jacob Zuma, l’Afrique du Sud continue de s’embraser, les violences ayant déjà fait 72 victimes, selon les autorités. Les émeutes ont entraîné leur lot de pillages, forçant certains commerçants et habitants à se défendre, souvent à l’aide d’armes à feu. Des milices et des groupes de sécurité privés ont fait face aux émeutiers, comme le montrent plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux.
Private security chasing out looters. Opening fire, possibly with non-lethal rounds. pic.twitter.com/4gDJQyqjBW
— Kobayashi's Basilisk (@FaeceSocietatis) July 13, 2021
If it came down to it, could you stand your ground and see off a rabid mob of 1000s running towards you? These are White and indian shopkeepers trying to protect their stores. It looks like a horror movie. South Africa yesterday. All of us tomorrow. pic.twitter.com/v8V4RAXCOa
— Clown World (@NKrankie) July 13, 2021
À Howick, non loin de Durban, une société de sécurité privée en a appelé aux habitants pour monter la garde et patrouiller dans les rues, alors que de nombreux commerces, souvent tenus par des Asiatiques, ont été vandalisés, rapporte The Telegraph. 300 personnes ont répondu à l’appel. Des armes et des munitions leur ont été distribuées.
«Ces gars font un travail incroyable. Sans ces lignes de défense qu'ils ont mises en place hier, la situation aurait pu être infiniment pire», explique un résident au quotidien britannique.
L’action de ces groupes d’autodéfense a parfois fait ressurgir les tensions raciales, comme le montre une vidéo relayée par The Telegraph, où des passants noirs reprochent à des miliciens blancs d’avoir tiré sur une voiture.
🔴A "lawless vacuum" of looting and rioting has broken out in South Africa following the detention of former leader Jacob Zuma.
— The Telegraph (@Telegraph) July 14, 2021
White militia have been accused of shooting at a car of unarmed Black South Africans
Read more ⬇️https://t.co/x5zENPEFCX pic.twitter.com/qkX2w7iBXI
Alors que les troubles se sont particulièrement fait ressentir dans les provinces du KwaZulu-Natal et du Gauteng, les chauffeurs de taxi ont aussi été mis à contribution pour tenter de protéger certaines infrastructures avec leurs véhicules. Des vidéos montrant des files de minibus à l’arrêt sur les routes ou garés devant des bâtiments sensibles ont fait le tour des réseaux sociaux.
Taxi bosses vow to stop looters#Southafrica pic.twitter.com/lQM5PaIBmS
— INDEPENDENT PRESS (@IpIndependent) July 14, 2021
«Notre plan est de nous assurer que nos chauffeurs de taxi protègent les centres commerciaux», a confirmé à Bloomberg Bafana Magagula, responsable de la stratégie du South African National Taxi Council.
La police débordée
Plusieurs groupes d’entreprises ont exhorté le gouvernement à renforcer les moyens de la police pour mettre fin aux violences et combler le vide rempli par les groupes d’autodéfense. L’exécutif s’est résolu à envoyer sur le terrain 2.500 militaires pour épauler les forces de l’ordre, submergées par l’ampleur des violences.
Dans la confusion, des soupçons de pillage ont également plané sur la police. Une vidéo montrant des agents embarquer des glacières à bord d’un véhicule a ainsi semé le trouble sur Internet.
🇿🇦 FLASH - Des policiers sud-africains ont été surpris à participer aux pillages dans la confusion. (témoins) #AfriqueduSud #Durban pic.twitter.com/j6mxQh4yjB
— Mediavenir (@Mediavenir) July 13, 2021
Les responsables de la municipalité d'eThekwini ont finalement réfuté ces spéculations, déclarant que les policiers n’étaient pas en train de piller, mais de confisquer des biens venant eux-mêmes d’être volés.
L’ancien Président Jacob Zuma s’était livré aux autorités ce 7 juillet. Un mois plus tôt, il avait été reconnu coupable d’outrage au tribunal, après avoir refusé de comparaître devant une commission anticorruption. Son interpellation avait mis le feu aux poudres, notamment dans son fief du KwaZulu-Natal, sur fond de hausse du chômage et de conséquences économiques graves de la pandémie.