La France entamera prochainement le redéploiement de ses forces au Sahel

© AFP 2024 DAPHNE BENOITL'opération Barkhane
L'opération Barkhane - Sputnik Afrique, 1920, 09.07.2021
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La reconfiguration de l'engagement militaire français au Sahel commencera «dès les prochaines semaines» a déclaré vendredi Emmanuel Macron à l'issue de discussions avec les dirigeants du G5 Sahel.

Les effectifs de l'opération Barkhane, qui s'élèvent à environ 5.100 hommes, ne vont pas décroître dans les prochains mois mais l'objectif est de ramener «à terme» le dispositif français dans la région «entre 2.500 et 3.000 hommes», a précisé le chef de l’État.

Emmanuel Macron a annoncé il y a un mois la fin prochaine de l'opération Barkhane. Les troupes françaises engagées depuis 2013 dans la lutte contre les groupes djihadistes vont laisser la place à une «coalition internationale» dont la composition reste à affiner.

«Nous restons engagés au Sahel parce que cela nous est demandé par les États de la région», a-t-il souligné pendant une conférence de presse au côté du Président du Niger, Mohamed Bazoum, seul dirigeant du G5 Sahel invité à Paris pour ce sommet qui a également réuni par visioconférence le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie et le Tchad.

Vantant un «intense travail de concertation avec nos partenaires sahéliens, européens et internationaux» ces dernières semaines, Emmanuel Macron a assuré être parvenu à les «rassurer» sur la poursuite de l'engagement français dans la région.

Celui-ci doit cependant être «adapté» pour répondre à l'évolution de la menace djihadiste, et en particulier à son glissement vers le Sud, a insisté le chef d’État en évoquant de récents affrontements le long de la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire.

«Nos adversaires ont délaissé leur ambition territoriale au profit de la dissémination de la menace. L'erreur aurait été de rester sur un schéma inadapté», a-t-il fait valoir.

Fermeture de bases

Emmanuel Macron a indiqué que la reconfiguration du dispositif militaire français se traduirait dans un premier temps par la fermeture prochaine des bases françaises situées dans le nord du Mali, notamment celles de Kidal, Tessalit et Tombouctou.

«Ces fermetures s'étaleront sur le second semestre de l'année 2021 et seront achevées d'ici au début de l'année 2022», a-t-il précisé.

«Pendant les mois qui viennent, le nombre de militaires français ne décroîtra pas», notamment pour assurer la sécurité des opérations en cours, mais l'objectif pour la France est de compter «à terme entre 2.500 et 3.000 hommes au Sahel», a-t-il ajouté, sans fournir de date précise.

Parallèlement, le commandement opérationnel des forces françaises sera progressivement transféré de Gao, quartier général malien de la force Barkhane, à Niamey, la capitale du Niger, d'où sera coordonnée l'action de la task force Takuba, constituée de forces spéciales européennes.

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Takuba, qui compte à l'heure actuelle quelque 600 hommes -Français, Italiens, Estoniens, Suédois et Tchèques- sera chargée d'accompagner au combat les armées de la région «dans un périmètre élargi» au-delà de la zone dite «des trois frontières» (Mali, Burkina, Niger) où elle intervient actuellement.

«La France maintiendra au sein de Takuba une contribution significative», a précisé Emmanuel Macron qui a également souligné l'importance de la mission de formation de l'Union européenne (EUTM) pour «construire des outils de défense capables de former et d'entraîner» les armées sahéliennes.

«Il ne s'agit en aucun cas de nous substituer à la souveraineté des États de la région», a-t-il rappelé.

Le Président nigérien a abondé dans le sens de son homologue français. «Pour le moment, ce sont nos armées qui n'ont pas été à la hauteur de la situation», a regretté Mohamed Bazoum, en réponse aux critiques souvent entendues dans les pays du Sahel sur l'efficacité de Barkhane.

«Je ne conçois pas que c'est la vocation de la France (...) de venir faire la guerre à notre place», a-t-il poursuivi. «Je voudrais que les Africains comptent d'abord sur leurs armées (...) Cinq mille soldats français sur le territoire du Mali ne vont pas régler les problèmes du Niger, du Burkina, de Côte d'Ivoire et d'ailleurs, c'est très clair.»
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