Invité sur France 2, le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes Clément Beaune a fait le point sur les contrôles sanitaires aux frontières en cette période estivale. Les pass sanitaires dont les Européens disposent depuis juillet informent sur le résultat d’un test, une contamination passée au coronavirus ou encore la vaccination. Et c’est sur cette dernière que le secrétaire s’est arrêté.
Clément Beaune a rappelé que seuls quatre vaccins avaient jusqu’ici été autorisés par l'Agence européenne du médicament (EMA): le Pfizer-BioNTech, le Moderna, l’AstraZeneca et le Janssen de Johnson & Johnson.
«Il faut que les vaccins qu’on reconnaît pour entrer sur le territoire soient vraiment limités à ceux dont on est sûr, c’est-à-dire […] les quatre qui sont aujourd’hui autorisés en France et en Europe», expose-t-il sur France 2.
#Frontières | « Nous avons été clairs avec nos partenaires 🇪🇺 : certains pays ont déjà renforcé leurs dispositifs de contrôle à l’entrée. Surtout, il faut que les vaccins reconnus soient limités à ceux autorisés par l’agence 🇪🇺 @EMA_News. » @Caroline_Roux pic.twitter.com/3NScqcGFBn
— Clement Beaune (@CBeaune) July 8, 2021
Et pour l’instant, aucun autre vaccin ne sera reconnu comme preuve de vaccination au sein de l’UE.
«Il y a certains pays, comme l’Espagne qui étaient tentés ou qui ont fait à un moment la reconnaissance des certains vaccins comme le russe ou le chinois. Nous, on dit aux partenaires européens, on leur a dit encore ces derniers jours, “Attention, et non pour ces vaccins”», ajoute M.Beaune.
Ce n’est pas la première fois que le secrétaire d’État insiste sur le respect des décisions de l'EMA concernant les vaccins. En effet, fin mai, avant l’instauration du pass sanitaire, il avait déclaré que le Spoutnik V (approuvé dans 67 pays du monde) ne pouvait être reconnu au sein de l’UE sans l’aval du régulateur sanitaire européen.
Malgré cela, la Hongrie ou encore la Slovaquie, membres de l’UE, ont déjà vacciné avec le vaccin russe. Le 7 juillet, la Hongrie a même décoré un ministre russe pour son «contrôle personnel» des livraisons du vaccin anti-Covid dans le pays.
La saga européenne
Pour rappel, le fabricant du Spoutnik V a déposé un dossier en vue d’une autorisation de mise sur le marché européen il y a plusieurs mois. Début mars, l’EMA a entamé son examen.
Le régulateur sanitaire évalue toujours le dossier. Auparavant, la fin juin avait été évoquée comme date possible la plus proche de délivrance de l'autorisation. Mi-juin Reuters a rapporté que la procédure d’autorisation du vaccin pourrait être retardée jusqu'à septembre ou fin 2021 faute de présentation des données nécessaires dans un délai défini. Le Fonds russe d’investissements directs (RFPI), qui assure la promotion du médicament, a démenti ces informations. Le 16 juin, il a annoncé que les chiffres nécessaires ont été fournis et que le régulateur a émis un avis positif.
Début juillet, la revue scientifique Nature a constaté que les campagnes de vaccination nationales impliquant le Spoutnik V avaient prouvé sa sécurité et son efficacité. Selon les dernières données émises en avril par l’Institut de recherche russe Gamaleïa, fabricant du vaccin, son efficacité est évaluée à 97,6%.