Les grandes lignes de cette stratégie décennale 2021-2030 avaient été annoncées en février par le Président Emmanuel Macron, et le premier comité de pilotage s'est réuni lundi.
L'un des principaux objectifs de ce plan est de «réduire de 60.000 par an le nombre de cancers évitables à horizon 2040», indique le Premier ministre Jean Castex dans le dossier de présentation.
Selon les chiffres officiels, 382.000 personnes apprennent chaque année qu'elles sont touchées par un cancer et 157.500 en meurent. Or, on estime que 153.000 cancers par an pourraient être évités.
C'est pourquoi l'action publique doit être guidée par «la perspective d'une France affranchie du tabac», selon les termes du plan. Avec 45.000 morts par an, le tabac est en effet «le premier facteur de risque de cancer».
Le gouvernement veut donc poursuivre l'action menée dans le cadre de la lutte anti-tabac ces dernières années, qui a permis de faire baisser de 1,6 million le nombre de fumeurs entre 2016 et 2018.
«Le prix de vente de tous les produits du tabac devra converger vers les prix les plus hauts, pratiqués par les pays les plus avancés sur ce sujet (Australie, Royaume-Uni, Irlande)», selon le plan.
Plusieurs hausses de prix ont été imposées en France ces dernières années, et le paquet de 20 cigarettes coûte désormais environ 10 euros. Mais en Australie, cela peut aller jusqu'à l'équivalent de 30 euros.
«L'alcool est le deuxième facteur de risque de cancer»
Juste derrière le tabac, «l'alcool est le deuxième facteur de risque de cancer». Pourtant, «son image est positive pour la population qui l'associe à la fête, à la convivialité et au plaisir».
C'est pourquoi la stratégie de réduction envisagée n'est pas la même que contre le tabac: il faut «prendre en compte la dualité "risque/plaisir" propre à la consommation» d'alcool.
L'objectif n'est donc pas le zéro alcool, mais la diminution des consommations excessives, supérieure aux repères établis par les autorités sanitaires.
Cela passe par l'adoption d'un «programme national de prévention du risque alcool, interministériel et pluridisciplinaire».
Les autres objectifs de la stratégie de lutte contre le cancer sont de «réaliser un million de dépistages en plus à horizon 2025, réduire de 2/3 à 1/3 la part des patients souffrant de séquelles cinq ans après un diagnostic, améliorer le taux de survie des cancers de plus mauvais pronostic à horizon 2030», selon M.Castex.
Pour renforcer le dépistage du cancer colorectal, à partir d'octobre prochain, toute personne éligible pourra recevoir le kit nécessaire à domicile, après une commande en ligne, sans consultation médicale préalable.
En février, M.Macron avait indiqué que cette stratégie décennale s'appuierait sur un financement de 1,7 milliard d'euros pour les cinq premières années, dont 600 millions d'euros pour la recherche.