Alors que l’Otan mène des manœuvres en mer Noire, la Russie poursuit les siennes, avec des vols d’entraînement réalisés par une dizaine d’avions de chasse Sukhoi.
«Des vols d’entraînement visant à tester des bombes et des missiles sur des navires d’un ennemi fictif ont été menés par des avions de l’aviation maritime et de la défense aérienne de la Flotte de la mer Noire en coopération avec l’aviation du district militaire Sud», indique le service de presse de la Flotte de la mer Noire.
Parmi plus d’une dizaine d’aéronefs impliqués figurent des chasseurs polyvalents Su-30SM, des bombardiers Su-24M, ainsi que des bombardiers Su-34 avec des capacités de lutte antinavire et des Su-27.
Avant les vols conjoints, l’équipage d’un hydravion Beriev Be-12 «Tchaïka» a effectué des opérations de reconnaissance de cibles fictives.
«Les pilotes ont accompli des tâches simples et complexes sur des altitudes basses et moyennes compte tenu du franchissement de la défense aérienne des navires de l’ennemi fictif», précise le service de presse.
La veille, des tirs d’artillerie avaient été menés par les navires de débarquement «Orsk» et «Saratov» de classe Alligator dans la même zone. Les essais ont eu lieu dans le cadre de la préparation de la réunion des navires de débarquement de la Flotte de la mer Noire.
Manœuvres navales de l’Otan Sea Breeze
Les manœuvres Sea Breeze se tiennent du 28 juin au 10 juillet dans la partie nord-ouest de la mer Noire, impliquant 5.000 militaires, 40 avions et 32 navires de 32 pays, dont les États-Unis, l’Ukraine et d’autres membres de l’Otan. La Défense russe a déclaré surveiller les actions des navires qui y participent.
Les exercices militaires Sea Breeze sont annuels. Ils se tiennent depuis 1997 en conformité avec le mémorandum signé entre les défenses ukrainienne et américaine sur la coopération et la compréhension mutuelle.
Plusieurs incidents dans la zone
Auparavant, une frégate italienne était entrée dans la zone, ainsi que le destroyer américain USS Ross dont les déplacements au large de la Crimée ont été surveillés par des chasseurs russes Su-30SM. Selon la Défense russe, le bâtiment se trouvait à proximité des eaux territoriales russes avant de changer de cap.
Quatre jours avant le début des manœuvres otaniennes, des chasseurs russes Su-30 et des bombardiers Su-24 avaient survolé un navire de la Marine néerlandaise, la frégate HNLMS Evertsen, qui se trouvait dans les eaux neutres, mais a changé de direction et s’est dirigé vers le détroit de Kertch situé en république de Crimée.
Le ministère néerlandais de la Défense a accusé la Russie de «simuler des attaques» visant son bâtiment avec des avions «armés de bombes et de missiles air-sol, destinés à effectuer des frappes aériennes contre des cibles». Moscou, à son tour, a répondu avoir effectué les vols «conformément aux règles internationales d’utilisation de l’espace aérien».
Cet incident a eu lieu au lendemain de celui du destroyer de la Royal Navy britannique. Le HMS Defender avait pénétré le 23 juin dans les eaux territoriales russes à trois kilomètres, près de Sébastopol. Après avoir mené des négociations infructueuses avec l’équipage britannique, la Russie a procédé à des tirs de sommation et a largué des bombes sur la trajectoire du vaisseau britannique.
Selon la Royal Navy, son navire de guerre effectuait «un passage inoffensif dans les eaux territoriales ukrainiennes conformément au droit international». Moscou a convoqué l’ambassadeur britannique pour protester et dénoncer une «provocation» de Londres.