«Ceux qui le font comprennent qu'ils ne peuvent pas sortir victorieux de cette guerre». Voici comment le Président russe a commenté l’incident en mer Noire impliquant le destroyer de la Royal Navy HMS Defender qui a violé la frontière du pays au sud de la Crimée le 23 juin.
Lors de la Ligne directe 2021, Vladimir Poutine a qualifié l’événement de provocation non seulement de la part du Royaume-Uni, mais aussi des États-Unis: l'incident a été observé par un avion de reconnaissance de l'US Air Force qui avait décollé d'une base aérienne en Crète.
«Ceux qui le font comprennent qu'ils ne peuvent pas sortir victorieux de cette guerre, c'est une chose très importante. Je ne pense pas que nous serions contents du développement des événements dont vous parlez, mais au moins nous savons pour quoi nous nous battons. Nous nous battons pour nous-mêmes, pour notre avenir sur notre territoire. Ce n'est pas nous qui sommes venus vers eux à des milliers de kilomètres, […] ils sont venus à nos frontières et ont violé nos eaux territoriales», a déclaré le dirigeant russe.
Interrogé sur les conséquences de l’incident, M.Poutine a rejeté tout début d’une guerre.
«Vous avez dit que le monde était au bord d'une guerre mondiale. Bien sûr que non. Même si nous avions coulé ce navire, il serait encore difficile d'imaginer que le monde serait au bord d'une Troisième Guerre mondiale, parce que ceux qui le font savent qu'ils ne peuvent pas sortir victorieux de cette guerre», a souligné M.Poutine.
Le dirigeant russe a rappelé que l’incident a eu lieu quelques jours après sa récente rencontre avec le Président américain à Genève.
L’Ukraine est sous «le contrôle» de l'Occident
Vladimir Poutine a accusé mercredi son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, d'avoir cédé son pays aux Occidentaux, ce qui rend selon lui difficile une éventuelle rencontre entre les deux dirigeants.
«À quoi bon rencontrer Zelensky, s'il a abandonné son pays à un contrôle total depuis l'étranger?», a lancé M.Poutine. «Les questions clés, vitales pour l'Ukraine, ne sont pas résolues à Kiev mais à Washington. Et dans une certaine mesure à Paris et Berlin», a-t-il poursuivi.
Il a précisé toutefois qu'il ne refusait pas de rencontrer M.Zelensky, mais qu'il «fallait savoir de quoi on peut parler».
Exercices de l’Otan
Le chef de l'État russe a également commenté les exercices navals Sea Breeze des pays de l'Otan, qui se déroulent dans la partie ukrainienne de la mer Noire.
«Regardez, ils ont fait du bruit autour de nos exercices sur notre territoire près des frontières ukrainiennes. J'ai donné des instructions au ministère de la Défense pour les achever progressivement et retirer les troupes, si cela inquiète autant. Nous l'avons fait. Mais au lieu de répondre positivement à cela et de dire: "D'accord, nous avons compris votre réaction face à notre indignation", au lieu de cela, qu'ont-ils fait? Ils se sont pointés à nos frontières», a fustigé le Président.
#SputnikVidéo | Poutine: «L’exploitation militaire du territoire qui a des frontières communes avec nous [de l’Ukraine, ndlr], cela crée des problèmes importants dans le domaine de la sécurité».https://t.co/s9DSyvP0e1 pic.twitter.com/3rr23Qgm54
— Sputnik France (@sputnik_fr) June 30, 2021