Des faits de torture, maltraitance aggravée et abus de pouvoir: 52 surveillants pénitentiaires et responsables de la prison de Santa Maria Capua Vetere, à proximité de Naples, ont été mis en examen grâce aux images de caméras de surveillance ayant enregistré des exactions envers les prisonniers, en avril 2020. Le 29 juin, ces «vidéos inédites des passages à tabac» ont été diffusées par le quotidien Domani.
On y voit des gardiens mener une expédition punitive contre les détenus, au lendemain d’une action de protestation provoquée par le fait qu’un prisonnier avait été testé positif au Covid-19. Les détenus ont été forcés à se mettre à genoux, les mains derrière la tête, le front contre le mur.
Des coups de poing et de pied, des gifles, des coups de matraque de la part des fonctionnaires s’ensuivent. Des coups assénés à ceux qui sont déjà allongés par terre, dans des couloirs ou cages d’escalier. L’un des détenus est en fauteuil roulant, il est frappé dans le dos.
«Un détenu a été traîné comme s’il était une tête de bétail», constate Domani.
Représailles
Une enquête a été ouverte l’année dernière à la suite de plaintes. Plus de 110 membres du personnel sont visés au total.
Le chef de l'administration pénitentiaire a été convoqué en urgence le 30 juin par la ministre de la Justice, Marta Cartabia. Le directeur régional a été suspendu.
À en juger par des textos de gardiens cités par le parquet, cette opération de représailles avait été planifiée. Les responsables de la prison l’ont annoncée comme une «perquisition générale extraordinaire».
Le chef de la Ligue, Matteo Salvini, voulait se rendre à la prison le 1er juillet et Enrico Letta, dirigeant du Parti démocrate, a fustigé ces faits comme «intolérables». Certains élus ont pour autant appelé à la solidarité avec les surveillants après la publication des images par Domani.
Quelque 150 détenus se sont barricadés dans leurs cellules lors de la manifestation de Santa Maria Capua Vetere en 2020, indiquait la presse, près d'un mois après une vague de protestation dans les prisons italiennes. En cause: l’interdiction des visites de proches et les demandes de tests de dépistage Covid.