"Les effets de la pandémie sur l'économie du continent ont été considérables. Les pertes cumulées du PIB de l'Afrique sont estimées à entre 145 et 190 milliards de dollars", a déclaré M.Adesina Akinwumi à l'occasion des Assemblées annuelles de la BAD, qui se tiennent du 23 au 25 courant.
En raison de la covid-19, l'Afrique aura besoin de beaucoup de ressources pour soutenir son redressement en vue de la relance économique du continent, a-t-il souligné.
"Les pays d'Afrique subsaharienne à faible revenu auront besoin à eux seuls de 245 milliards de dollars d'ici à 2030, tandis que l'ensemble de l'Afrique subsaharienne aura besoin de 425 milliards de dollars d'ici à 2030", a-t-il ajouté.
La pandémie a rendu le défi du développement encore plus ardu. De ce fait, 30 millions de personnes ont basculé dans l'extrême pauvreté et, selon les estimations, 39 millions de personnes pourraient sombrer dans la pauvreté d'ici fin 2021.
Selon M.Adesina, il faut des mesures fortes pour accompagner la relance de l'Afrique, indiquant que la banque a émis une obligation à impact social de 3 milliards de dollars sur les marchés financiers mondiaux, qui était à cette date la plus importante obligation sociale libellée en dollars américains qui ait existé dans le monde.
"Nous avons annoncé une Facilité de réponse à la crise dotée de 10 milliards de dollars. Nous avons octroyé 28 millions de dollars aux Centres africains de contrôle et de prévention des maladies", a-t-il poursuivi.
Le patron de la BAD s'est félicité de ce qu'un sentiment de normalité revient lentement. En outre, les économies du continent sont sur la voie de la reprise et les prévisions établissant la croissance moyenne du produit intérieur brut à 3,4 % pour 2021.
Cette reprise est conditionnée par l'accès aux vaccins et la résolution de la dette africaine, a-t-il fait remarquer, affirmant que l'Afrique produit moins de 1% de ses vaccins et ne devrait pas avoir à mendier des vaccins.
Il a rassuré que la Banque africaine de développement va aider l'Afrique à produire des vaccins. Elle prévoit également de consacrer 3 milliards de dollars au développement de l'industrie pharmaceutique en Afrique.