Chasseurs russes, navire de patrouille, avertissements et bruit de tirs. C’est ce qu’a filmé un journaliste de la BBC qui se trouvait à bord du destroyer britannique HMS Defender, désormais au cœur des tensions diplomatiques entre Moscou et Londres.
Russian jets and ships shadow British warship as it passes through disputed Ukrainian territory https://t.co/s9DmVjjnQn pic.twitter.com/WoCfXeMUPc
— BBC News (UK) (@BBCNews) June 24, 2021
Mercredi, la Russie a expliqué avoir tiré des coups de semonce et lancé des bombes sur la trajectoire du navire britannique pour le chasser des eaux qu’elle revendique en mer Noire, au large de la Crimée. Une version contestée pourtant par Londres qui dit avoir pensé à un «exercice d’artillerie» russe annoncé à l’avance et affirme qu’aucune bombe n’a été larguée sur le passage du HMS Defender.
Le reportage rendu public par la BBC montre la situation à bord, laissant entendre que l’équipage du navire était au courant du fait qu’il naviguait dans une zone appartenant à la Russie.
«Le HMS Defender va naviguer au large des eaux que la Russie revendique comme ses eaux territoriales, mais en suivant une voie maritime légalement reconnue», dit le journaliste britannique.
Il note que la côte de la Crimée était visible depuis le destroyer, la distance les séparant était de plus de 12 miles, soit environ 19 kilomètres.
Montée des tensions
Si les incidents impliquant des navires ou des avions aux frontières russes ne sont pas rares, c’est la première fois qu’un coup de semonce a été tiré, comme l’affirme la Russie. Les tensions sont rapidement passées sur le terrain diplomatique, Moscou convoquant ce 24 juin l’ambassadeur britannique pour protester et dénonçant une «provocation» de Londres.
«Des démarches aussi effrontées, des provocations absolument flagrantes entraîneront une réponse complexe», a fait savoir ce jeudi la diplomatie russe par la voix de sa porte-parole, Maria Zakharova.
Le ministère russe de la Défense a appelé Londres à «mener une enquête approfondie» sur les «actions dangereuses» de l’équipage du destroyer.
Pour sa part, le ministère britannique de la Défense a déclaré que le navire «effectuait un passage inoffensif dans les eaux territoriales ukrainiennes, conformément au droit international».