«Qu’est-il arrivé au Canada?» C’est le titre donné par le célèbre animateur américain Tucker Carlson à une séquence récente de son émission où il donnait la parole à Maxime Bernier. Ministre fédéral à plusieurs reprises puis chef du Parti populaire du Canada (PPC), celui que l’on surnomme «Mad Max» suscite l’intérêt de l’autre côté de la frontière.
Il faut dire que, le 11 juin dernier, Maxime Bernier a été arrêté puis détenu durant huit heures par la Gendarmerie royale du Canada, dans la province du Manitoba. Une scène dont les images ont fait le tour des réseaux sociaux en Amérique du Nord.
Notre chef Maxime Bernier a été injustement arrêté cet après-midi par la GRC à St-Pierre-Jolys, Man., pour avoir participé à des rassemblements.
— Maxime Bernier (@MaximeBernier) June 11, 2021
-Équipe PPC pic.twitter.com/wtdolgviYm
Une arrestation sans précédent au Canada
Pour mieux comprendre le point de vue de ce politicien pour le moins remarqué, Sputnik est allé à sa rencontre. À notre micro, il fustige une «répression politique» menée contre lui et son parti, ainsi que «des mesures illégales et anticonstitutionnelles»:
«Les cas de Covid-19 et les morts liées au virus diminuent de jour en jour, mais les gouvernements provinciaux continuent d’appliquer des lois draconiennes et autoritaires. […] On vit sous des gouvernements tyranniques qui ont bâti des lois d’urgence pour empêcher les gens de se rencontrer, d’aller à l’église et de mener leurs activités quotidiennes. […] Un seul parti fédéral critique vraiment les mesures abusives au Canada et c’est le nôtre.»
Après avoir failli prendre la tête du Parti conservateur en 2017 –lequel forme l’opposition officielle à Ottawa–, Maxime Bernier a lancé en septembre 2018 le Parti populaire du Canada. Un mouvement destiné à concurrencer son ancienne formation. Aux dernières élections fédérales, à l’issue de sa toute première campagne, le nouveau venu dans l’arène a obtenu 1,6% des scrutins, soit un peu moins de 300.000 votes.
Des mesures de confinement qui se prolongent
Pour l’ancien ministre conservateur des Affaires étrangères (2007-2008), son arrestation et sa détention s’inscrivent dans la «cancel culture», un courant visant à faire taire et à exclure les gens aux tendances dites conservatrices. «On refuse de se poser des questions sur le Covid et les mesures sanitaires au Canada», résume-t-il.
«Je suis inquiet pour la suite des choses. Non seulement il n’y pas d’opposition aux mesures sanitaires dans les parlements fédéraux et provinciaux, mais on annonce une quatrième vague à l’automne. Allons-nous vers d’autres confinements injustes? […] Quand j’ai été détenu, la Couronne [l’équivalent du parquet, ndlr] a exigé que je cesse de m’exprimer sur les réseaux sociaux pour être libéré, mais heureusement, le juge n’a pas retenu cette condition», précise l’ancien avocat.
Maxime Bernier ne s’explique pas de voir des provinces canadiennes continuer d’appliquer des mesures aussi strictes, alors que plusieurs États américains ont annoncé un retour quasi total à la normale. C’est notamment le cas de la Californie, de la Floride, du Texas et de l’État de New York, ce dernier étant pourtant doté d’une frontière commune avec le Québec.
Le hockey révélateur des différences entre États-Unis et Canada
Selon Maxime Bernier, tous ces éléments montrent que, dans leur ensemble, les dirigeants canadiens «aiment le pouvoir qu’ils se sont donné avec les mesures sanitaires».
«Les États américains qui ont appliqué des mesures strictes de confinement n’ont pas obtenu de meilleurs résultats que les États comme la Floride et le Texas, où il n’y a jamais vraiment eu de ‘‘lockdown’’. On s’aperçoit que le nombre de décès est à peu près le même. […] Sur le plan électoral, je reste optimiste, mais il est clair que les Canadiens ne peuvent plus tenir leurs libertés pour acquises», conclut-il.