«The United States is back!»
Devant les militaires de l’US Air Force au Royaume-Uni, Joe Biden n’a pas résisté ce 9 juin à lancer le slogan maintes fois clamé par les Présidents américains. Adoptant un ton martial, le locataire de la Maison-Blanche a même proclamé que les «démocraties du monde entier» étaient «unies», ajoutant qu’il tenait à rencontrer Vladimir Poutine pour «lui dire ce que je veux qu’il sache». Un face-à-face qui se déroulera le 16 juin à Genève, après que Biden a assisté aux sommets du G7 puis de l’Otan.
«Sur la forme, tout a changé» par rapport à la diplomatie de Donald Trump, observe Gérald Olivier, spécialiste des États-Unis à l’Institut prospective & sécurité en Europe (IPSE), évoquant des relations transatlantiques plus apaisées, fondées sur «les bons sentiments» et «le multilatéralisme». Pourtant, le slogan ne serait qu’une posture, masquant selon notre interlocuteur une tendance lourde au désengagement américain du vieux continent et du Moyen-Orient. Le retrait annoncé des troupes américaines d’Afghanistan en témoigne:
«L’Amérique n’est pas vraiment de retour parce que, sur le fond, ses positions n’ont pas changé. On est toujours sur un retrait progressif, mais relativement inavoué de certains théâtres internationaux […] Les Américains ne sont plus du tout en mesure et n’ont plus envie aujourd’hui sur le plan politique de s’impliquer militairement dans des conflits où leurs intérêts directs ne sont pas menacés.»
Lignes rouges – Jean-Baptiste Mendes reçoit Gérald Olivier, spécialiste des États-Unis à l’Institut prospective & sécurité en Europe (IPSE) et auteur de «Sur la route de la Maison-Blanche» (Éd. Jean Picollec).