Un drone de l'armée turque a bombardé ce samedi 5 juin le camp de réfugiés Makhmur, situé dans le Kurdistan irakien, à plus de 100 kilomètres au sud de la frontière turque, qui avait été récemment menacé par Recep Tayyip Erdogan, a fait savoir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à l'agence France-Presse.
Trois civils ont été tués et plusieurs autres blessés dans ce camp qui abrite des milliers de réfugiés, ont déclaré Sirwan Barzani, commandant des Forces armées du Kurdistan irakien, et un responsable du parti irakien Union patriotique du Kurdistan, Rashad Kelani, à l'agence de presse kurde Rudaw.
Ce bombardement intervient quelques heures après une embuscade du PKK ayant fait cinq morts et quatre blessés dans les rangs des peshmergas dans la province de Duhok dans le nord de l'Irak, selon un communiqué du ministère des Peshmergas.
This morning, a Peshmerga force while conducting a military mission on Matin mountain in Amedi to protect the people, villages and to restore security to the area fell into a trap by PKK force, Five Peshmerga were martyred and four others injured. Statement-Peshmerga Ministry pic.twitter.com/EdMI3PSMxc
— Ministry of Peshmerga (@KRG_MOPE) June 5, 2021
Le 2 juin, le Président turc avait averti l'Irak, lors d'une interview à la chaîne de télévision turque TRT, que la Turquie «nettoierait» un camp de réfugiés qui, selon Ankara, servait de refuge aux militants kurdes, et que l'armée turque pourrait avancer plus en profondeur dans le territoire irakien.
Forces turques dans le Kurdistan irakien
Début mai, le ministre turc de la Défense nationale Hulusi Akar s'est rendu sur le territoire irakien pour rencontrer les militaires turcs. Les autorités irakiennes ont protesté contre ce déplacement organisé sans leur approbation.
Depuis fin avril, l'armée turque mène une opération dans le nord de l'Irak contre des membres du PKK, considéré comme une organisation terroriste à Ankara.
Les forces turques ont intensifié leurs attaques contre les bases du PKK dans le nord de l'Irak en 2020, menant leurs opérations principalement dans une zone de 30 kilomètres de la frontière. En décembre, M.Erdogan a annoncé qu'Ankara et Bagdad s'étaient mis d'accord pour coopérer dans la lutte contre les milices du PKK.
Le parlement turc renouvelle régulièrement le mandat de l'armée pour opérer hors des frontières turques, l’expliquant par le droit du pays à la légitime défense.