Le mouvement social QG de Navalny, soit le réseau régional de l’opposant et blogueur en question, a été inscrit sur la liste des organisations et personnes physiques en lien avec le terrorisme ou l’extrémisme du service fédéral en charge du monitorage financier Rosfinmonitoring. La mise au ban renouvelée a été rendue publique sur le site de cette institution.
Pour rappel, c’est vers la mi-avril que le parquet de Moscou a demandé de classer comme extrémistes plusieurs organisations liées à Alexeï Navalny. L’instance a insisté sur le fait que ces dernières travaillaient à faire changer les bases de l’ordre constitutionnel. Outre les QG de Navalny, il était question du Fonds de lutte contre la corruption (FBK) ainsi que celui de protection des droits des citoyens (FZPG). La demande sera examinée le 17 mai.
Limitation de l'activité
Plus tôt, le tribunal de la ville de Moscou a limité l'activité du FBK et du FZPG. Le parquet avait adopté une mesure similaire à l’encontre des QG de Navalny. Les organisations ont été interdites d’interagir avec les médias, de publier des informations sur Internet, d’organiser des événements publics et de participer aux élections.
Et après?
La veille de l’inscription sur la liste des organisations en lien avec le terrorisme par le Rosfinmonitoring, Léonid Volkov, du FBK, a annoncé que le réseau de bureaux du blogueur serait dissous car préserver cette structure «tombera[it] immédiatement sous le coup de l’article sur l’extrémisme».
Les experts interrogés par Sputnik expliquent que le travail des organisations en Russie deviendra impossible vu le statut: les symboles en seront interdits et les médias ne pourront pas ne pas mentionner le statut. La responsabilité pénale retombera aussi bien sur les organisateurs que sur les simple employés et donateurs.
Affaire Navalny
En 2014, l'opposant et blogueur Alexeï Navalny avait été reconnu coupable d’escroquerie dans l’affaire Yves Rocher et condamné à 3 ans et demi de prison avec sursis. Il devait donc se faire enregistrer par le FSIN deux fois par mois jusqu'au 29 décembre 2020. Pour avoir violé cette condition à plusieurs reprises -entretemps il suivait un traitement à Berlin-, le 29 décembre, l'opposant a été mis sur la liste fédérale des personnes recherchées.
En 2020, Alexeï Navalny avait été arrêté à l’aéroport de Moscou à son retour d’Allemagne. Ensuite, le 2 février dernier, la justice russe a commué sa peine avec sursis en de la prison ferme pour deux ans et huit mois. Une sentence finalement ramenée à deux ans, au regard du temps déjà passé en résidence surveillée et détention provisoire.