L’actrice Mimi Mathy, l'animateur Arthur et la chanteuse Sheila: ces deux derniers jours leurs noms ont été évoqués par les médias français en lien avec une future campagne de communication mettant en scène des célébrités de plus de 55 ans. Le but de ce coup de com? Promouvoir la vaccination avec l’AstraZeneca.
Si la décision de Mimi Mathy et d’Arthur n’est pas encore connue, Sheila a réagi sur Twitter et s’est dissociée de toute participation.
«Je n'ai absolument aucun contact avec le gouvernement et je trouve très embarrassant de se retrouver associée à un projet de campagne de vaccination lié à une marque de laboratoire sans avoir été contactée ni de près ni de loin», a écrit la chanteuse en ajoutant ne pas souhaiter «entretenir la confusion dans l'esprit de chacun».
— Sheila (@Sheilaofficiel) April 23, 2021
«La rumeur doit stopper», a-t-elle martelé. La chanteuse de 75 ans connue pour sa chanson Spacer a déploré en outre «un grand manque d’élégance».
«Il faudrait que Sheila se fasse vacciner»
Le 21 avril Le Canard enchaîné a rapporté que le gouvernement préparait une campagne de communication avec des stars de plus de 55 ans face à la méfiance persistante envers le vaccin d’AstraZeneca.
L’opération de communication de grande ampleur aurait été confiée au Service d’information du gouvernement (SIG), selon l’hebdomadaire. Les groupes France Télévisions, M6 et TF1 auraient été approchés pour montrer des personnalités de plus de 55 ans en train de se faire vacciner avec l’AstraZeneca.
«"Il faudrait que Sheila se fasse vacciner", a insisté le Premier ministre qui est apparemment un fan de la chanteuse», a écrit l’hebdomadaire.
Toujours le 21 avril, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a évoqué ce projet de campagne de médiatisation sans pourtant donner des noms.
«Le Président de la République et le Premier ministre souhaitent que ces exemples puissent se multiplier. Ça peut être des personnalités populaires qui sont bien connues des Français. Ça peut être des personnages publics qui sont dans la cible d'âge et qui pourraient aussi médiatiser leur vaccination», avait-il expliqué sur Europe 1.
Le vaccin qui sème le doute
Aujourd’hui en France, l’AstraZeneca est recommandé aux personnes âgées de plus de 55 ans. Associé aux risques de thromboses mortels, pourtant rares, il est boudé par la population.
Dans son rapport daté du 16 avril, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a recensé 23 cas de thrombose de localisation atypique, dont huit décès sur 2,7 millions de vaccinations avec ce médicament dans l’Hexagone. L’agence considère comme «plausible» un lien de causalité entre la vaccination avec ce vaccin et la survenue de thromboses. Ses bénéfices continuent pourtant de l’emporter sur les risques, a estimé le 23 avril l’Agence européenne des médicaments (EMA) dans son rapport.
Olivier Véran, tentant de défendre ce vaccin, a comparé ses effets indésirables à ceux qu’il est possible d’avoir durant un vol en avion. Pendant la conférence de presse du 22 avril qu’il a tenue avec Jean Castex et Jean-Michel Blanquer, le ministre de la Santé, qui avait lui-même reçu sa première dose en février, a qualifié l’AstraZeneca de «très efficace» et a précisé que son action était «classique en matière de vaccination».