Intervenant lundi 19 avril avec un discours consacré au leadership mondial des États-Unis en matière de climat, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a indiqué que le rôle croissant de la Russie pourrait créer un «nouveau théâtre de conflit» en Arctique.
«Le changement climatique peut également créer de nouveaux théâtres de conflit. En février, un pétrolier russe a parcouru pour la première fois la route maritime du Nord de l’Arctique. Jusqu'à récemment, cette route n'était praticable que quelques semaines par an. Mais avec le réchauffement de l'Arctique deux fois plus rapide que le reste de la moyenne mondiale, cette période s'allonge beaucoup plus», a signalé le secrétaire d’État américain.
Il a affirmé que la Russie exploitait «ce changement pour tenter d'exercer un contrôle sur de nouveaux espaces. Elle modernise ses bases dans l'Arctique et en construit de nouvelles, dont une à seulement 300 miles [480 kilomètres, ndlr] de l'Alaska».
Selon lui, la Chine accroît également sa présence dans l'Arctique.
Moscou soutient une coopération pacifique en Arctique
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait précédemment indiqué que les États-Unis augmentaient la présence de leurs navires de guerre en Arctique. Selon lui, la concurrence entre les principales puissances mondiales dans la lutte pour l’accès aux ressources et aux communications de transport complique la situation dans la région.
«La Russie développe systématiquement les capacités de la Flotte du Nord pour renforcer sa défense et assurer ses intérêts nationaux en Arctique», a indiqué le ministre.
Le ministère russe des Affaires étrangères s’est également dit préoccupé par le renforcement de la présence militaire des États-Unis dans la région arctique, signalant que Moscou voudrait qu’elle reste une zone de coopération pacifique.