L’État du Minnesota, témoin de la mort de George Floyd il y a près d’un an, est de nouveau le théâtre de manifestations depuis quelques jours. Ces mouvements qui font suite à la mort de Daunte Wright, jeune homme noir abattu par la police, ont engendré leur lot de tensions ce 16 avril. Plusieurs journalistes ont notamment déclaré avoir été harcelés par les forces de l’ordre, dans la ville de Brooklyn Center.
Eléonore Sens, vidéaste à l’AFP, a affirmé sur Twitter que les membres de son équipe avaient été aspergés de gaz poivre, après s’être pourtant présentés comme des journalistes. Photo à l’appui.
Sur cette photo notre équipe #AFP se fait asperger de gaz poivre par la police à Brooklyn Center, Minnesota, alors que nous nous étions clairement identifiés comme journalistes. @robin__legrand #DaunteWright https://t.co/jG5JcDPebm
— Eléonore Sens (@EleonoreSens) April 17, 2021
La police a par la suite bouclé le périmètre. Pour s’en extraire, les journalistes ont dû se laisser photographier, comme le rapporte encore Eléonore Sens.
Et pour sortir du périmètre bouclé par la police, nous avons du montrer patte blanche: chaque journaliste a du montrer sa carte de presse et être pris en photo par la police. Que vont devenir ces informations ? #BrooklynCenter pic.twitter.com/Vb2xEF9u25
— Eléonore Sens (@EleonoreSens) April 17, 2021
Des contrôles d’identité et de cartes de presse ont eu lieu, parfois de manière musclée. Les policiers ont ainsi forcé des journalistes à se coucher à plat ventre au sol, relate sur Twitter Jasper Colt, photographe pour USA Today.
After quickly dispersing protesters in #BrooklynCenterMN tonight, police surrounded members of the media and made us lie flat on our stomachs. They then photographed our faces, credentials and identification before allowing us to leave the perimeter. pic.twitter.com/v3BUHyvWgV
— Jasper Colt (@jaspercolt) April 17, 2021
Le journaliste indépendant Tim Evans a encore déclaré à Associated Press avoir reçu un coup de poing au visage et avoir été immobilisé au sol, un genou sur le dos, alors qu’il avait lui aussi décliné sa qualité de journaliste.
La juge de district Wilhelmina Wright a finalement publié une ordonnance restrictive temporaire, interdisant aux policiers d’arrêter les journalistes ou d’utiliser la force contre eux, y compris via du gaz poivre ou des matraques.
Le maire Mike Elliott a également désavoué certaines méthodes de la police contre les manifestants. Il a condamné l’usage de gaz lacrymogènes et de gaz poivre, en conférence de presse.
Flambée de manifestations
Les manifestations antiracistes ont repris de la vigueur aux États-Unis début avril, dans le sillage de deux incidents impliquant les forces de l’ordre.
D’abord la mort d’Adam Toledo, Mexicano-Américain de 13 ans, abattu par la police à Chicago le 27 mars, après une course-poursuite. La vidéo des faits avait déclenché la polémique, les images montrant l’adolescent lever les mains en l’air avant que l’agent ne tire. Une arme a cependant été retrouvée non loin du corps, après son décès.
À Brooklyn Center, c’est le décès de Daunte Wright, Afro-Américain de 20 ans abattu lors d’un contrôle routier, qui a provoqué une vague de protestations. Une vidéo a là encore été rendue publique par les autorités, dans laquelle il est possible de voir le jeune homme se rebeller lors de son interpellation. La policière ayant tiré affirme avoir confondu son arme avec son pistolet à impulsion électrique, dans la confusion.
Warning: Graphic footage, including the shooting
— The Recount (@therecount) April 12, 2021
Here's the body camera footage of the killing of Daunte Wright that was just released. pic.twitter.com/A2X8qS8ZFH
Les deux événements ont donné lieu à des mouvements de protestations, lesquels ont parfois dégénéré. D’autres manifestations avaient eu lieu début mars, lors de l’ouverture du procès de Derek Chauvin, le policier soupçonné d’avoir tué George Floyd.