Le chef du gouvernement s'exprimait après une semaine de violentes manifestations anti-françaises au Pakistan à l'instigation du parti islamiste radical Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), après l'arrestation lundi à Lahore, dans l’est du pays, de son chef, Saad Rizvi, pour avoir appelé à une marche destinée à réclamer l'expulsion de l'ambassadeur français.
Le TLP a été à l'origine de plusieurs rassemblements anti-français depuis l'automne dernier, après que le Président Emmanuel Macron a défendu le droit à la caricature au nom de la liberté d'expression, au cours de l'hommage rendu à l'enseignant Samuel Paty tué le 16 octobre après avoir montré des dessins satiriques à sa classe, dans la foulée de la republication de représentations de Mahomet par l'hebdomadaire Charlie Hebdo.
Pour Imran Khan, insulter le prophète blesse les musulmans du monde entier.
«Nous, musulmans, avons le plus grand amour et respect pour notre prophète», a-t-il écrit sur Twitter. «Nous ne pouvons pas tolérer ce genre de manque de respect et d'abus.»
«J'appelle [...] les gouvernements occidentaux qui ont interdit tout commentaire négatif sur l'Holocauste à utiliser les mêmes règles pour punir ceux qui diffusent délibérément leurs messages haineux contre les musulmans en insultant notre prophète», a poursuivi M.Khan.
Nier la Shoah est illégal dans plusieurs pays d'Europe, dont l'Allemagne et la France, et peut être puni par une peine de prison.
Quitter le pays
Après des jours de manifestations durant lesquelles quatre policiers ont été tués, le gouvernement d'Imran Khan a annoncé mercredi que le TLP serait désormais interdit, le qualifiant de groupe terroriste.
M.Khan a suggéré que le gouvernement n'avait pas décidé d'interdire le TLP parce qu'il n'était pas en accord avec ses motivations, mais plutôt avec ses méthodes.
«Laissez-moi être clair avec les gens ici et à l'étranger: notre gouvernement a pris des mesures contre le TLP en accord avec notre loi antiterroriste, car ils ont défié l'autorité de l'État, en utilisant la violence de rue et en attaquant les forces de l'ordre», a-t-il écrit sur Twitter. «Personne ne peut être au-dessus de la loi et de la Constitution».