Des partisans du parti islamiste Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP) ont pris ce dimanche 18 avril en otages au moins cinq policiers et deux membres de la force paramilitaire des rangers à Lahore, deuxième plus grande ville du Pakistan, après plusieurs jours de violentes manifestations hostiles à la France.
«Des membres du TLP retiennent en otages cinq policiers et deux rangers», a indiqué le porte-parole de la police locale, Rana Arif, cité par les médias.
Jusqu’à 12 policiers ont été enlevés et emmenés dans une mosquée du TLP à Lahore, note pour sa part sur Twitter Firdous Ashiq Awan, porte-parole du gouvernement de la province du Pendjab.
Les dirigeants du TLP affirment de leur côté que plusieurs partisans de leur parti ont été tués lors des affrontements de ce dimanche et refusent de les enterrer jusqu’au départ de l’ambassadeur de France. La police ne fait aucun commentaire sur les décès signalés par le TLP.
Le 19 avril, le ministre de l'Intérieur, Rachid Ahmed, a annoncé qu'onze policiers détenus en otage dans une mosquée appartenant au TLP avaient été libérés à l'issue de négociations, après l'encerclement de l'édifice religieux par la police, relate l'AFP.
Émeutes anti-France au Pakistan
Des affrontements secouent plusieurs villes au Pakistan dont la capitale Islamabad depuis le 12 avril, lorsque Saad Rizvi, chef du TLP, désormais officiellement interdit, a été interpellé à Lahore après avoir appelé à organiser une marche le 20 avril pour obtenir l'expulsion de l'ambassadeur français Marc Barety et rompre les relations diplomatiques avec la France.
L’ambassade de France a recommandé aux ressortissants français et aux entreprises françaises de provisoirement quitter le pays en raison «des menaces sérieuses».
Le TLP mène une campagne anti-française depuis qu’Emmanuel Macron a défendu le droit à la caricature au nom de la liberté d'expression en France. Le Président français a fait cette déclaration au cours de l'hommage rendu à l’enseignant Samuel Paty tué le 16 octobre 2020 après avoir montré des dessins satiriques à sa classe, dans la foulée de la republication des caricatures de Mahomet par l'hebdomadaire Charlie Hebdo.
Le 17 avril, le Premier ministre pakistanais Imran Khan a déclaré que les pays occidentaux devaient punir ceux qui insultent Mahomet comme ceux qui nient la Shoah.