L'État français va apporter une nouvelle aide à Air France pour un montant allant jusqu'à quatre milliards d'euros, en contrepartie de l'abandon de 18 créneaux horaires d'atterrissage et de décollage à Orly, ont annoncé le 6 avril le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et la Commission européenne, qui a donné son accord.
Cette recapitalisation prévoit la conversion du prêt d'État de trois milliards d'euros déjà accordé par la France l'an dernier en un instrument de capital hybride et une augmentation de capital pouvant aller jusqu'à un milliard d'euros.
Le prêt d'État de trois milliards d'euros sur quatre ans accordé à Air France va être «transformé en participation de l'État, en fonds propres de l'État dans l'entreprise», a expliqué Bruno Le Maire sur France Inter.
«C'était une aide provisoire (mais) ces trois milliards vont devenir une aide définitive», a-t-il résumé.
En contrepartie de ce nouveau soutien public visant à l'aider à faire face aux difficultés financières découlant de la pandémie de Covid-19 - qui a quasiment paralysé le trafic aérien pendant des mois - Air France devra mettre à disposition de compagnies concurrentes 18 créneaux horaires par jour à l'aéroport de Paris Orly.
Au-delà de cette disposition visant à limiter les distorsions de concurrence, ce soutien public «sera assorti de conditions, visant notamment à assurer une rémunération suffisante à l'État français», précise Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence, dans ce communiqué.
Air France-KLM ne pourra pas verser de dividende ni effectuer de rachats d'actions tant que cette recapitalisation ne sera pas intégralement remboursée, a souligné la Commission.
L'État français avait déjà accordé une aide de sept milliards d'euros à Air France l'an dernier.