Alors que le 3e confinement vient d’entrer en vigueur en France, des journalistes de M6 sont parvenus à pénétrer dans un restaurant clandestin haut de gamme de la capitale, où les règles sanitaires sont oubliées comme un passé douteux:
Caviar, champagne, menus de grands chefs et retrait du masque obligatoire...Nos journalistes ont pu pénétrer dans ces fêtes clandestines de haut standing qui se tiennent actuellement à Paris.
— M6info (@m6info) April 2, 2021
🎥@frvignolle Armelle Mehani et @CyrielleStadler en exclusivité pour le 📺#19h45 pic.twitter.com/ClXpIWrVwZ
Selon la chaîne de télévision, de tels «rassemblements quotidiens» sont organisés midi et soir. Le dîner que filment les journalistes aurait été organisé par un célèbre collectionneur qui assure que cette pratique s’est «généralisée» et affirme même «avoir dîné avec certains ministres lors de ces rassemblements clandestins».
«Ça me fait doucement rigoler, on est encore en démocratie et on fait ce qu’on veut», indique-t-il.
Des menus allant jusqu’à 490 euros
En fin de séquence, les auteurs du reportage rappellent que plus de 5.200 Français atteints du Covid-19 sont actuellement en réanimation, tandis que les organisateurs de soirées clandestines risquent un an de prison et 15.000 euros d’amende pour mise en danger de la vie d’autrui.
Les participants, eux, sont menacés de deux amendes de 135 euros chacune pour non-port du masque et non-respect du couvre-feu. Or, avec une carte d’un grand chef où les menus vont jusqu’à 490 euros, cela ne leur poserait peut-être pas trop de problèmes.
Une enquête pénale ouverte
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin s'est exprimé sur Twitter suite à la publication du reportage.
A la suite du reportage de M6, j’ai demandé au Préfet de police de Paris de vérifier l’exactitude des faits rapportés afin, s’ils sont vérifiés, de poursuivre les organisateurs et les participants de ces dîners clandestins.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) April 4, 2021
Selon l'AFP, le procureur de Paris Rémy Heitz a annoncé ce dimanche 4 avril avoir saisi «la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne d'une enquête des chefs de mise en danger d'autrui et de travail dissimulé».
Le procureur a indiqué que l'enquête devait permettre d'établir si «des soirées ont été organisées en méconnaissance des règles sanitaires et de déterminer quels en ont été les éventuels organisateurs et participants».
Troisième confinement depuis mars 2020
Après mars et novembre 2020, la France est entrée ce samedi 3 avril, en plein week-end de Pâques, dans sa troisième période de confinement national qui durera au moins quatre semaines afin d’endiguer la propagation de l’épidémie de Covid-19.
En Île-de-France, la préfecture de police a annoncé que 6.600 policiers et gendarmes veilleraient au respect des mesures sanitaires et précisé notamment que la vente à emporter de boissons alcoolisées par les bars et restaurants serait interdite à compter de dimanche matin, afin d’éviter les regroupements en extérieur.