Pour pallier les carences de l’UE, le parlement grec évoque la piste du Spoutnik V

© AFP 2024 Angelos TzortzinisParlement grec (archive photo)
Parlement grec (archive photo) - Sputnik Afrique, 1920, 02.04.2021
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L’achat du vaccin anti-Covid russe Spoutnik V a été l’objet d’un débat au parlement grec. Le Premier ministre et le chef de l’opposition de gauche en ont discuté ouvertement, critiquant au passage l’approvisionnement de l’UE en vaccins.

La Grèce, qui compte alléger son confinement ce 5 avril, se penche aussi sur l’achat du Spoutnik V. Un débat a eu lieu en ce sens au parlement, avec des prises de parole du Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, et du chef du plus grand parti d’opposition, Aléxis Tsipras.

Le Premier ministre a rappelé que son pays avait «fait pression» sur Bruxelles pour autoriser le vaccin russe. S’il s’est dit convaincu de l’efficacité du Spoutnik V, il a néanmoins émis des doutes sur la capacité d’exportation de Moscou. La perspective d’une production directement sur le territoire grec avait d’ailleurs été récemment évoquée.

Kyriakos Mitsotakis a cependant souligné qu’il lui fallait attendre le verdict de l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour se procurer le Spoutnik V. Un point sur lequel il a été attaqué par Aléxis Tsipras. Le chef de file du parti SYRIZA a en effet estimé que les autorités grecques auraient déjà dû prendre une décision sur l’achat des vaccins, sans attendre l’approbation de l’UE.

«Êtes-vous conscient du nombre de personnes que nous aurions pu sauver, si depuis le début de l’année, au lieu de venir ici pour vous moquer de moi, vous aviez accepté de vous asseoir autour de la table pour discuter de cette question importante et chercher des solutions?», a ainsi lancé le chef de l’opposition de gauche au Premier ministre.

Le Premier ministre a pour sa part rappelé le sort réservé à son homologue slovaque, Igor Matovic, poussé à la démission après avoir commandé le vaccin russe, sans l’aval de ses partenaires gouvernementaux.

La Grèce n’est pas la seule à se retrouver face au dilemme d’un achat unilatéral, puisque l’Allemagne réfléchit également à se procurer des lots du Spoutnik V, au cas où l’UE refuserait d’en commander. Comme son confrère grec, Angela Merkel suspend néanmoins sa décision à l’autorisation de l'EMA.

Les retards de l’UE critiqués

Au-delà de leurs divergences, les deux hommes forts du paysage politique grec ont pointé du doigt la stratégie de l’UE sur les vaccins. Si Kyriakos Mitsotakis a admis que Bruxelles avait voulu aider les petits pays comme la Grèce à se fournir en doses, grâce à l’achat commun, il a souligné que l’approvisionnement été insuffisant.

«La Commission n'a pas réussi à obtenir les quantités nécessaires et à approvisionner rapidement les États membres […]. La vaccination progresse avec une lenteur exaspérante en Europe, comme l’a reconnu l’OMS», a ainsi déclaré le Premier ministre devant le parlement.

Aléxis Tsipras a dressé le même constat, déclarant que la pénurie de vaccins était l’un des plus gros échecs de l’UE depuis sa création.

Relativement épargnée par la première vague épidémique, la Grèce avait par la suite dû instaurer le confinement en novembre. Celui-ci n’a pas cessé depuis, même si des mesures d’allègement sont prévues à partir de ce 5 avril. Les magasins de détail pourront notamment rouvrir et certains déplacements en voiture seront autorisés, a déclaré le ministre adjoint de la Protection civile Nikos Hardalias devant la presse.

Le pays espère en outre lancer sa saison touristique à partir du 14 mai, si les contaminations sont contenues.

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