Le Bénin est à deux semaines du premier tour de la présidentielle qui mettra en jeu trois duos-candidats lors d’un premier tour prévu pour le 11 avril 2021.
Pendant deux semaines, les trois duos-candidats vont battre campagne pour solliciter le suffrage des Béninois pour être portés aux commandes du pays pour les cinq prochaines années.
Il s'agit de l'une des réformes institutionnelles voulues par le Président Patrice Talon en novembre 2019 et contestées par l’opposition, de même que le système de parrainage voulant que chaque duo doive pouvoir présenter, en amont de sa candidature, la signature de 16 élus (députés et maires), au moins.
«La campagne électorale s’ouvre ce vendredi 26 mars 2021 à zéro heure. Nous espérons de notre côté un plébiscite pour notre Duo Talon-Talata dès le premier tour», a déclaré dans un entretien à Sputnik à paraître ce vendredi 26 mars le ministre de la Communication et des Postes, porte-parole du gouvernement béninois, Alain Orounla.
Que le KO soit fait
C’est donc «sans complexe» que le porte-parole du gouvernement affirme avec «espoir que le KO sera fait» dès le premier tour.
Même favoris, le Président Patrice Talon et sa colistière Mariam Talata Chabi seront les premiers à se lancer dans la campagne électorale. Ils ont donné rendez-vous à leurs militants au grand palais des congrès de Cotonou pour leur premier meeting, dans la matinée de vendredi.
Les deux autres duos qui concourent dans cette campagne électorale sont: Lassane Soumanou et Paul Hounkpè, des Forces Cauris pour un Bénin émergent (FCBE, opposition), et les indépendants Corentin Couhoué et Iréné Agossa.
«Ils sont […] seulement là pour servir de caution à des candidatures plurielles à ce scrutin», avait commenté au micro de Sputnik, mi-février, Moussa Diop, analyste politique sénégalais au sein de Perspectives Afrique – un groupe de réflexion sur les politiques africaines basé à Bordeaux en France.
Le dialogue pour désamorcer la tension
C'est que cette campagne s’ouvre dans un contexte particulièrement tendu, où plusieurs candidatures issues de l’opposition ont été rejetées lors du processus par la Commission électorale et le Conseil constitutionnel pour défaut de conformité de dossiers.
Ce 25 mars, à la veille de l’ouverture de cette campagne électorale, la délégation de l’Union européenne au Bénin avait appelé les acteurs à privilégier la voie du dialogue pour éviter des violences lors du scrutin présidentiel.
Le même appel avait été lancé fin 2020, et réitéré il y a deux semaines, par l’ancien Président du Bénin, Boni Yayi, pour calmer la tension dans le pays avant le début de la campagne électorale.
«Au Bénin, le dialogue est permanant. Je dirais d’ailleurs que c’est le crédo de notre régime. Et il est constamment entretenu avec ceux qui veulent dialoguer», répond ainsi le ministre Alain Orounla.