Le vendredi 12 mars, le jour où le chancelier autrichien Sebastian Kurz a dénoncé la façon inégale dont des vaccins sont répartis au sein de l’Union européenne, son pays ainsi que la République tchèque, la Slovénie, la Bulgarie et la Lettonie ont adressé une lettre à Bruxelles demandant que se tienne «dès que possible une discussion sur cette question importante parmi les dirigeants» de l’UE.
Dans le courrier publié par le quotidien autrichien Kurier et adressé à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et au président du Conseil européen, Charles Michel, Sebastian Kurz et les Premiers ministres tchèque, slovène, bulgare et letton estiment que si «ce système demeure, il continuera de créer et d'exacerber d'énormes inégalités entre les États membres d'ici cet été», ce qui va à «l’encontre de l’esprit de solidarité européen».
Une source au sein du Conseil européen a par la suite indiqué à des journalistes que Charles Michel avait reçu la lettre et qu’il convoquerait le sommet les 25-26 mars.
«Des contrats secrets»
Toujours vendredi, Sebastian Kurz a évoqué devant la presse l’existence d’«une instance», «un bazar» où certains membres de l’UE et des firmes pharmaceutiques concluaient, selon lui, des «accords supplémentaires» sur la répartition des vaccins.
Bien qu’il n’ait pas nommé ces pays, il a indiqué que Malte devait recevoir, par exemple, «jusqu'à trois fois plus de doses par habitant que la Bulgarie» d'ici à l'été. Alors les Pays-Bas recevraient «deux fois plus de doses que la Croatie d'ici fin juin». La Lettonie serait de même lésée, tandis que l'Autriche se situe dans la moyenne.
Réagissant à ces déclarations du chancelier autrichien, le porte-parole de la Commission européenne, Stefan De Keersmaecker, a indiqué que les doses étaient distribuées sur la base de la population, mais que les États membres pouvaient demander de recevoir un vaccin plutôt qu'un autre.
Il a souligné qu’un pays de l’UE et un laboratoire pouvaient s’entendre dans le cadre d'un comité directeur après la tenue des discussions entre tous les États membres.