L’est du Burkina Faso est la région la plus exposée aux activités terroristes; elle subit des attaques constantes. Dans le cadre du projet de stabilisation de la région de l’est (STABEST), l’Union européenne, en réponse aux besoins des forces intérieures burkinabè, avait envoyé des équipements militaires d’une valeur d’un milliard de francs CFA.
Il s’agit de matériel de protection et d’intervention ainsi que de matériel tactique, 8 pickups, 80 motos, 2 ambulances, 2 camions d’allègement et 2 véhicules blindés destinés à parité au 34ème escadron de groupement mobile de Gendarmerie et à la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) de Fada N’Gourma.
«Le grand besoin se situe au niveau opérationnel»
«En réalité le grand besoin se situe au niveau opérationnel et technique plutôt qu’au niveau financier ou matériel, parce que déjà une loi de programmation a été adoptée en 2017 qui donne suffisamment de moyens financiers aux secteurs de la défense et au secteur de la sécurité.»
Le Burkina Faso et les autres membres du G5 Sahel sont soutenus par l’UE depuis bien longtemps, le Projet STABEST est suivi par l’agence belge de développement (Enabel) avec l’appui de la Police Fédérale Belge, en partenariat avec le ministère de la Sécurité, la gendarmerie et la police nationales du Burkina Faso.
La force Takuba est «intéressante à suivre»
«En terme de formation et de soutien logistique, il faut que les armées nationales puissent être au premier plan mais soutenues en arrière par les unités que l’Union européenne pourrait déployer. Et c’est pour cela que la force Takuba qui a été mise en place récemment, pourrait être intéressante à suivre pour voir dans quelle mesure son appui pourrait améliorer le travail de l’armée nationale dans la lutte contre le terrorisme.»
Il y a un an, le 27 mars 2020, l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, l'Estonie, la France, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni et la Suède avaient annoncé soutenir «politiquement la création d'une Task Force pour assister les forces armées maliennes dans la lutte contre les groupes terroristes et appuyer les efforts actuellement déployés par l'opération Barkhane et la force conjointe du G5 Sahel».
Changement de stratégie pour la force Barkhane?
La France mène son opération Barkhane dans la région sahélienne depuis 2014, et c’est une région que le Président Macron suit de près depuis le début de son mandat. Le Burkina Faso, comme les autres membres du G5 Sahel, sont habitués à cet appui mais Siaka Coulibaly est persuadé qu’il y a des moyens plus efficaces d’aider à lutter contre le terrorisme au Sahel.
«Ce qu’il faudrait en plus maintenant c’est déployer la force Barkhane en appui des armées nationales notamment du Niger, du Mali et du Burkina Faso de manière opérationnelle. Au lieu que la Barkhane aille directement combattre les terroristes, elle pourrait soutenir les unités des armées nationales des pays de la ligne de front à faire face à ces groupes armés terroristes.»
«Tant que les armées nationales ne seront pas très impliquées dans le travail d’éradication du terrorisme et laisseront cela aux forces extérieures, il y aura toujours des difficultés du [fait du] contexte et du milieu, du terrain.»