En février plusieurs départements ont été touchés par un nouveau nuage de sable venu du Sahara dans lequel des particules radioactives ont été découvertes par l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO). Sur Franceinfo, Pierre Barbet, vice-président de l’association et spécialiste auprès de l’Université de Caen, a expliqué leur origine et leur danger pour la population.
«Les données qu'on a publiées sont sans ambiguïté du césium 137"» qui «est un produit de fission dominant à travers les essais nucléaires», a-t-il déclaré le 26 février.
«C'est une substance radioactive qui émet des rayonnements pénétrants, des rayonnements gamma et il n'existe pas à l'état naturel», a-t-il ajouté.
«C'est une pollution radioactive bien réelle et parfaitement indiscutable».
Responsabilité française
Selon lui, l’apparition de cette substance dans le désert africain «remonte au début des années 60, quand la France a fait des essais nucléaires atmosphériques dans le Sahara».
Bien que les quantités de cet élément radioactif soit «assez faibles», d’après le spécialiste, «l'objet n'est pas de dire qu'il y a une mise en danger de la population mais de rappeler un peu quelle est l'origine et la responsabilité de la France dans ces essais nucléaires».
Soulignant son danger minime, il a en revanche mis en exergue les «expositions extrêmement importantes» subies il y a 60 ans par les populations qui «vivent dans ces régions».
Auprès de France Bleu, le spécialiste a pointé le fait que la limite d’existence du césium 137" était de 30 ans. «Cela veut dire qu'au bout de 30 ans, il ne reste que la moitié de sa radioactivité. Et au-delà on atteint les 1%», a-t-il expliqué.