La riposte ne s’est pas fait attendre. En réaction aux nouvelles sanctions européennes prises le 22 février contre 19 responsables vénézuéliens, l’ambassadrice de l’Union européenne à Caracas s’est vu notifier deux jours après son expulsion. «Il lui a été donné un délai de 72 heures pour quitter le territoire», a déclaré Jorge Arreaza, le ministre des Affaires étrangères. Une note de protestation a été transmise à d’autres diplomates européens, dont Romain Nadal, ambassadeur de France. Bruxelles a également frappé de sanctions la junte militaire en Birmanie ainsi que la Russie à la suite de l’affaire Navalny. Réagissant à ces mesures, Vladimir Poutine a déclaré le 24 février que l’Occident tentait d’«enchaîner (la Russie) avec des sanctions économiques», de saper sa stabilité et ses valeurs pour «au final affaiblir la Russie et la contrôler de l’extérieur».
Lignes rouges – Jean-Baptiste Mendes reçoit Édouard Husson, spécialiste de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe, professeur à l’université de Cergy-Pontoise et auteur de «Paris-Berlin, la survie de l’Europe» (Éd. Gallimard).
Cette politique de sanctions, «c’est fait pour la galerie», dénonce Édouard Husson devant la caméra de Sputnik, estimant que «l’Union européenne essaie de prouver qu’elle existe». Le professeur à l’Institut franco-allemand d’études européennes à l’université de Cergy-Pontoise regrette ainsi que «sur les plans diplomatique et militaire, l’UE ne peut absolument pas être prise au sérieux»:
«Au nom d’un droit-de-l’hommisme assez vague, aussi peu efficace qu’il est bruyant, l’Union européenne considère qu’il faut être très radical en paroles avec des sanctions limitées mais réelles contre tel ou tel intérêt économique russe. C’est totalement contre-productif […] Sa politique antirusse ne lui rapportera rien.»