Malgré une étape compliquée dans les relations internationales, le Président allemand, Franck-Walter Steinmeier, a appelé à ne pas rompre tous les liens avec la Russie.
«Dans cette phase difficile de nos rapports, nous devons faire en sorte que tous les liens ne soient pas coupés», a-t-il déclaré lors d'une réunion du Comité oriental de l'économie allemande.
Il a cité en exemple la nouvelle administration américaine qui «critique sévèrement» les autorités officielles de Moscou tout en cherchant «des accords contraignants avec la Russie qui contribuent à la sécurité stratégique et sont par conséquent conformes à nos intérêts». Il a évoqué notamment la prorogation du traité New START.
Franck-Walter Steinmeier s'est félicité que Berlin, Bruxelles et Washington soient en discussions sur l'avenir des relations avec la Russie.
Au cours des 20 dernières années, «de nombreux ponts entre l'Est et l’Ouest sont devenus fragiles», a-t-il constaté.
«C’est justement en temps de crise que cet état de choses est particulièrement préoccupant: je m’adresse sans équivoque à Moscou. Nous vivons une relation difficile mais nous avons eu un passé et nous avons un avenir. Nous sommes responsables, de part et d’autre, de l'avenir d'une Europe en paix, notamment en regard de ceux qui viendront après nous», a-t-il noté.
Il a ajouté que les relations politiques étaient importantes pour la coopération économique.
L’affaire Navalny
Les relations russo-allemandes se sont notamment détériorées dans le cadre de l’affaire Navalny. Début février, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré personae non gratae un diplomate allemand et des employés des consulats de Pologne et de Suède. Ces derniers avaient participé, le 23 janvier à Moscou et à Saint-Pétersbourg, à des actions en soutien à Alexeï Navalny, manifestations qui n’avaient pas reçu le feu vert des autorités en raison de la crise sanitaire.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a réagi en déclarant persona non grata un employé de l'ambassade de Russie à Berlin. Cette dernière a qualifié la décision des autorités allemandes de «démarche infondée et hostile».