Troupes déployées, Internet coupé: les Birmans de nouveau dans la rue malgré tout

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Des manifestants sont de nouveau descendus dans les rues lundi en Birmanie, malgré l'intensification de la répression par la junte qui a tiré la veille sur des protestataires, déployé des troupes dans plusieurs villes et fait couper Internet.

Plusieurs centaines d'ingénieurs et d'étudiants étaient rassemblés dans le nord de Rangoun, la capitale économique. Non loin de là, près du siège de la banque centrale, des contestataires manifestaient au milieu de véhicules de l'armée, arborant des pancartes: «Nous soutenons les appels à la désobéissance civile», «rejoignez le mouvement». D'autres faisaient le salut à trois doigts, en geste de résistance.

Les forces de l'ordre, appuyées par des canons à eau et des véhicules blindés, étaient visibles à certains endroits de Rangoun, sans toutefois de présence militaire massive à ce stade, selon un journaliste de l'AFP.

Internet coupé

La veille, des militaires s'étaient déployés dans plusieurs villes et Internet a été quasiment coupé pendant une grande partie de la nuit, une escalade de la répression vivement condamnée par l'Onu et plusieurs ambassades occidentales.

Les connexions ont été rétablies lundi dans la matinée, d'après l'ONG de surveillance NetBlocks.

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Le putsch du 1er février a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et mis fin à une fragile transition démocratique de 10 ans.

Inculpée pour avoir importé illégalement des talkie-walkies, l'ex-dirigeante de 75 ans est «en bonne santé», assignée à résidence dans la capitale administrative Naypyidaw, a assuré ce week-end son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Sa détention provisoire doit normalement expirer lundi. Son avocat, Khin Maung Zaw, n'a pas pu être joint pour commenter ce qui allait se passer.

La peur des représailles est dans tous les esprits dans le pays, où les soulèvements populaires de 1988 et 2007 ont été réprimés dans le sang par les militaires.

Plusieurs arrestations

À Myitkyina (nord), plusieurs personnes ont été blessées dimanche quand les forces de l'ordre ont tiré pour disperser des manifestants. Une journaliste locale n'a pas pu préciser à l'AFP si des balles réelles ou des munitions en caoutchouc avaient été utilisées. Cinq journalistes ont été interpellés à cette occasion.

Responsables politiques, militants, médecins, étudiants: quelque 400 personnes ont été arrêtées depuis le putsch.

L'armée a aussi diffusé une liste de sept activistes renommés. «Si vous trouvez ces fugitifs [dont un leader du mouvement étudiant de 1988, ndlr] ou si vous avez des informations à leur sujet, signalez-vous au poste de police le plus proche», a-t-elle averti, menaçant «ceux qui les hébergent» de représailles.

En réaction aux vagues d'arrestations nocturnes, des comités de vigilance citoyenne ont vu spontanément le jour: des habitants sont chargés de surveiller leur voisinage en cas d'opérations menées par les autorités pour arrêter des opposants.

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