Twitter face à la justice française suite au classement sans suite d’affaires de harcèlement en ligne

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Logo de Twitter  - Sputnik Afrique, 1920, 03.02.2021
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Trois Français victimes de harcèlement en ligne sur Twitter ont attaqué le réseau social en justice après que ce dernier a classé sans suite leurs affaires faute de pouvoir identifier les harceleurs, rapporte ce 3 février Le Monde.

Confrontés à des menaces sur Twitter et face à l’inaction du réseau social, trois Français l’ont assigné en justice. Comme le révèle ce 3 février Le Monde, leurs avocats Éric Morain et Antoine Vey accusent Twitter de «complicité d’injure publique et de provocation» et de «refus de déférer à la demande d’autorités judiciaires».

Ces trois personnes sont la rescapée de l’attentat du Bataclan Aurélia Gilbert, le père d’une femme tuée au Bataclan Georges Salines ainsi que le journaliste Nicolas Hénin, ancien otage de Daech*. Ils ont reçu des messages haineux sur Twitter après avoir défendu le rapatriement des enfants des djihadistes français retenus en Syrie.

«On franchit une limite, on est au-delà du virtuel», a confié Mme Gilbert. «Mon compte a été piraté, ils ont divulgué mon numéro de téléphone, en ajoutant que j’étais une traître à la nation».

Toutes les affaires classées sans suite

Bien que les trois victimes aient déposé des plaintes, Twitter les a classées sans suite en citant l’impossibilité d’identifier des suspects. Face aux réquisitions judiciaires, le réseau social a même refusé d’évoquer les adresses IP des comptes liés. 

«Je trouve cela incroyable que la justice doive classer sans suite parce qu’une entreprise sommée de donner des informations ne le fait pas», a déploré, auprès du Monde, M.Salines.

Contacté par Le Monde, Twitter n’a pas souhaité commenter.

«Avec Facebook, il n’y a aucune difficulté à répondre à la justice. Avec Twitter, ce n’est pas le cas», a expliqué auprès du journal Me Morain, qui représente les victimes de concert avec Antoine Vey.

Ces propos ont été confirmés par une source policière auprès de BFM TV, qui a pointé sur les difficultés rencontrées avec Twitter.

La loi française oblige pourtant les plateformes à coopérer avec les autorités, un refus pouvant entraîner une amende de 3.750 euros.

Quatre associations, SOS Homophobie, SOS Racisme, l’Union des étudiants juifs de France et J’accuse avaient déjà attaqué Twitter en justice en octobre dernier pour ses lacunes dans la modération des publications. Selon les associations, seulement 11% des messages haineux avaient été supprimés contre 67% sur Facebook.

*Organisation terroriste interdite en Russie

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