Contre toute attente, Emmanuel Macron a fait fi de la pression de certaines personnalités du monde sanitaire qui trustaient les plateaux de télévision pour appeler haut et fort à un reconfinement, préventif, cette fois-ci. Le prétexte: les nouveaux variants du virus.
Une exaspération compréhensible après un an d’injonctions contradictoires. C’est comme si nous vivions dans un jeu vidéo sadique où, toutes les quelques semaines, un nouveau défi était imposé à la population au nom du Covid-19, défi qui rend la vie quotidienne de plus en plus compliquée. Les gens finissent par craquer.
Combien de restrictions supplémentaires au nom du Covid-19 les Français peuvent-ils encore supporter? Karin Kneissl, ancienne ministre des Affaires étrangères d’Autriche, approuve la décision de l’exécutif français:
«Je comprends complètement la décision surprise du Président Macron de ne pas refermer tout. Ça ne marche pas.»
L’ancienne responsable de la diplomatie autrichienne prend acte du comportement exemplaire des divers peuples à travers l’Europe face à la crise:
«Les gens ont fait preuve d’une patience énorme dans beaucoup de pays européens.»
L’ancienne ministre décrypte le sentiment actuel dans la rue, en Autriche et ailleurs:
«Avant il y avait la frustration et la colère. Maintenant, c’est le désespoir. On peut peut-être encore freiner les gens qui sont en colère […] Mais avec un chômage énorme –et en Autriche, on vient de publier les chiffres qui sont très, très inquiétants.
On a actuellement entre 12 et 14% de chômeurs, plus beaucoup de gens qui sont dans un programme spécial qui ne peut pas être maintenu pour X temps encore. Donc, je n’exclurai pas un taux de chômage qui va toucher dans le 18 ou 20%.»