Interrogé ce 3 février par la radio autrichienne Ö1, Alexander Schallenberg, chef de la diplomatie du pays, a appelé à ne pas faire de lien entre l’affaire Navalny et la construction du gazoduc Nord Stream 2. Pour le diplomate, la Russie représente un partenaire économique important de l’UE.
«Il s’agit de deux choses différentes, il ne faut pas mélanger les pommes et les poires», a-t-il déclaré en commentant les liens entre le dossier Navalny et la réalisation du projet Nord Stream 2 au micro de la radio. Selon lui, le gazoduc reliant la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique sert à assurer la sécurité de l'approvisionnement énergétique dans l’UE.
«La Russie est un partenaire important dans le domaine de la sécurité énergétique sur le continent, elle l’était pendant des décennies et le restera à l'avenir», assure-t-il en prônant un dialogue avec la Russie.
Une condamnation «inacceptable»
M.Schallenberg a tout de même tenu à souligner que l’UE devait faire pression sur la Russie dans le cadre du dossier de l’opposant Alexeï Navalny en considérant, notamment, des sanctions ciblées.
Réagissant au verdict prononcé contre Navalny tombé mardi 2 février, le chancelier autrichien Sebastian Kurz l’a qualifié d’«inacceptable».
Pour rappel, en répondant à toute une série d’appels de personnalités politiques étrangères concernant la libération de Navalny, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova leur a recommandé de «s’occuper de leurs problèmes intérieurs».
Nord Stream 2 et attitude allemande
Malgré la critique à l’égard de la Russie par rapport à l’arrestation de Navalny et la décision du tribunal russe d’annuler sa peine avec sursis en la remplaçant par une peine réelle, le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a déclaré que la position de Berlin quant à Nord Stream 2 resterait la même. L’Allemagne a, à plusieurs reprises, constaté qu’il s’agissait d’abord d’un projet économique et non politique.
Le verdict pour Navalny
La peine avec sursis d’Alexeï Navalny prononcé en 2014 dans l'affaire Yves Rocher a été remplacée le 2 février par 3,5 ans de colonie à régime général. Vu que l’opposant a passé un an en résidence surveillée lors de l'enquête préliminaire, il passera deux ans et demi en colonie pénitentiaire. La défense de l’opposant a déclaré qu’elle ferait appel de cette décision.