Confinement, couvre-feu: «l’esprit gaulois réfractaire qui déplaît tant à Macron va se réveiller»

© AFP 2023 STEPHANE MAHEEmmanuel Macron
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Le couvre-feu à 18h «ne freine pas suffisamment» l’épidémie de Covid-19 selon le gouvernement, qui prépare le terrain pour des mesures sanitaires plus strictes. Florian Philippot, président des Patriotes, fustige la stratégie de l’exécutif au micro de Sputnik et appelle les Français à crier leur colère.

Des décisions seront prises «en fin de semaine». Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, l’a confirmé ce 28 janvier sur France Inter. Les mauvais chiffres de l’épidémie de Covid-19, avec 26.916 nouveaux cas et 350 morts, selon le dernier bilan de Santé Publique France publié le 27 janvier, poussent l’exécutif à revoir sa stratégie.

«Il suffit que les Français allument leur télévision pour qu’on leur injecte en intraveineuse de la peur, que ce soit le gouvernement, le Conseil scientifique, les grands médias», dénonce pour sa part au micro de Sputnik Florian Philippot, le président des Patriotes.

Parmi les pistes évoquées, le «maintien du cadre actuel» est jugé «peu probable» selon une source gouvernementale citée par l’AFP.

«Un confinement très serré» est également sur la table. Entre ces deux extrémités, un couvre-feu couplé à un confinement seulement le week-end ainsi que l’allongement des vacances de février avec l’interdiction des déplacements interrégionaux sont également envisagés.

Une opposition «d’une nullité et d’une soumission confondantes»

D’après un sondage de Harris interactive pour LCI, 64% des Français interrogés se disent favorables à la mise en place d’un troisième confinement afin de freiner l’épidémie. Dans le détail, «27% d’entre eux y sont “très favorables” et 37% “plutôt favorables”», selon LCI qui explique qu’«à l’inverse, seuls 14% des habitants tricolores se disent “très opposés” à cette mesure». Florian Philippot note pour sa part que l’adhésion des Français aux mesures sanitaires est en baisse par rapport au printemps dernier lors du premier confinement:

«Évidemment dans un tel contexte, les Français ont un peu plus de mal à se réveiller, mais malgré tout, cela s’améliore. Je crois qu’ils se disent: “On va arrêter cette folie, on en a marre et on peut faire autre chose”.»

Le président des Patriotes s’en prend également à l’opposition, qu’il juge «contrôlée» et «d’une nullité et d’une soumission confondantes». Il prend pour exemple la prolongation de l’état d’urgence sanitaire au 1er juin, récemment voté par l’Assemblée nationale. Seuls 156 députés ont donné leur voix (113 pour et 43 contre) et Florian Philippot souligne la très faible participation des partis d’opposition au scrutin.

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D’après l’ex-vice-président du Front national, qui appelle les Français à se révolter contre «la dictature sanitaire», l’espoir vient de l’étranger. Des pays comme le Danemark ou l’Espagne ont récemment vu se multiplier les manifestations contre la «dictature du semi-confinement» comme à Copenhague.

Aux Pays-Bas, la situation est montée d’un cran dans la violence avec des heurts dans de nombreuses villes. «Amsterdam, Rotterdam, La Haye, Amersfoort, Geleen, Den Bosch, Haarlem… la liste des villes néerlandaises frappées par les émeutes s’allonge depuis près de cinq jours après la mise en place d’un couvre-feu samedi 23 janvier– le premier dans le pays depuis la Seconde Guerre mondiale– entre 21 heures et 4h30 du matin», détaille La Dépêche.

«Cela bouge beaucoup également en Écosse, au Liban, en Allemagne. C’est bien. Je sais qu’on essaie de diaboliser notamment ce qui se passe aux Pays-Bas en qualifiant cela d’émeutes et de violences, alors qu’il s’agit d’abord de grands rassemblements populaires», analyse Florian Philippot.

«Au bout d’un moment, qui est responsable de tout cela? Ce sont les gouvernements, de par leurs positions intransigeantes, leur mépris et par le fait que l’on ne peut pas enfermer des peuples comme cela pendant un an. Cela n’a jamais existé dans l’Histoire de l’humanité», ajoute le président des Patriotes.

Il ne manque pas d’envoyer une pique au locataire de l’Élysée:

«L’esprit gaulois réfractaire qui déplaît tant à Macron va se réveiller. La France, ce n’est pas le pays des évolutions, mais le pays des révolutions. À un moment, la cocotte-minute explose et tout le monde se réveille. On est à la limite de cela en France.»

Afin d’apporter leur pierre à l’édifice du «réveil populaire», Les Patriotes lancent une opération nommée «Casserole-19» visant à demander aux Français de se mettre à leur fenêtre à 18h tous les jours, équipés d’une casserole afin de «faire un boucan, un tintamarre du feu de Dieu pour réveiller les Français». «Il faut que les Français se fassent entendre et se disent qu’il y a d’autres solutions que la dictature sanitaire», clame Florian Philippot.

​Les actes de désobéissance civile se multiplient ces derniers jours dans l’Hexagone. Le coup d’éclat de Christophe Wilson, restaurateur niçois qui a décidé d’ouvrir son établissement en servant une centaine de repas le 27 janvier, a fait la Une des médias. Ce dernier a été placé en garde à vue pour avoir bravé l’interdiction. Un coup de semonce?

Des Français «gérés comme du bétail»?

L’inquiétude gagne jusque dans les hautes sphères du gouvernement. «Le danger, ce sont des gens qui se rebiffent et qui refusent tout simplement de se soumettre aux nouvelles restrictions, car ils considèrent qu’ils n’ont plus rien à perdre. Il faut faire gaffe. Si des coiffeurs décident de rester ouverts par exemple, on fait quoi? On envoie plein de petits Gérald Darmanin pour leur dire de rester fermés?», déclare au Parisien «un intime du chef de l’État».

​De quoi réjouir Florian Philippot: «J’appelle à ce que les citoyens se souviennent qu’ils sont citoyens». Le président des Patriotes prend l’exemple des étudiants dont certains souffrent actuellement d’une grande précarité. «Beaucoup sont dans un mal-être épouvantable, il y a même des suicides. On leur offre comme réponse d’aller voir un psy. Non. Je rappelle aux étudiants qu’ils sont des citoyens français. S’ils ne sont pas d’accord avec des mesures, ils ont aussi le droit de se faire entendre et de le faire savoir. Pareil pour les restaurateurs, les gérants de salle de sport, de cinéma, les secteurs de l’événementiel ou de la culture, etc. Faites-vous entendre!», lance-t-il.

​À l’image de ce qui se fait en Italie, certains restaurateurs français ont d’ores et déjà prévenu qu’ils rouvriraient leurs portes au 1er février. Une initiative saluée par Florian Philippot: «Si certains prennent la décision courageuse de rouvrir le 1er février, nous avons dit aux Patriotes qu’on leur fournirait énormément de clients pour venir commander des rumsteaks-frites, des entrecôtes, des cassoulets, des choucroutes et tout ce qu’ils veulent.»

«Il ne faut pas que les Français acceptent d’endosser le rôle que le pouvoir et l’oligarchie leur réserve, c’est-à-dire d’être soit des enfants ou d’être gérés comme du bétail», s’insurge-t-il.

L’homme politique assure que les Français sont poussés vers «le duo infernal “confinement-passeport sanitaire”», c’est-à-dire les restrictions, «alors que cela n’a jamais fait la preuve de son efficacité».

«Au contraire, on connaît les dégâts collatéraux gigantesques de toutes ces mesures de restrictions: dégâts économiques, sociaux, psychologiques, […] culturels, éducatifs et même sanitaires, car des maladies, des cancers ne sont plus traités correctement ou diagnostiqués», conclut-il.
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