À l’approche des élections législatives anticipées en Israël prévues pour le 23 mars, le cabinet de Benyamin Netanyahou mène une course contre la montre pour convaincre, à des fins électorales, le souverain chérifien Mohammed VI de se rendre à Tel Aviv, confient au journal Yediot Aharonot des sources proches du dossier.
«Benyamin Netanyahou et le Conseil national de sécurité (NSC) sont en pourparlers avec le Maroc afin de coordonner une visite du roi Mohammed VI en Israël dans les semaines à venir, peut-être immédiatement après la réouverture de l'aéroport Ben Gourion», indiquent ces sources.
Selon le journal, Mohammed VI «est très admiré» par une part importante de la communauté juive d’origine marocaine en Israël.
Mohammed VI va-t-il accepter?
Cependant le monarque pose deux conditions pour effectuer ce voyage, à savoir: l’annonce de la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes et une rencontre avec Mahmoud Abbas à Ramallah. Il est conscient que Netanyahou envisage «d’exploiter ce voyage à des fins électorales»
«Il y a des discussions et des tentatives, mais j'ai du mal à voir cela se produire», estime auprès de Yediot Aharonot un responsable.
Et d’ajouter que «nous savons que Balfour [la résidence officielle du Premier ministre à Tel Aviv, Ndlr] et le NSC veulent que cela se produise, mais il est incertain qu'ils puissent réussir avant les élections». «Bien que le roi puisse changer d'avis et faire une visite surprise», conclut-il.
Mardi 26 janvier, Israël a officiellement rouvert son bureau de liaisons à Rabat après 20 ans de fermeture et a nommé l’ambassadeur David Govrin à sa tête, indique un communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères sur Facebook.
Le roi reste intransigeant sur la question palestinienne
En marge de la signature le 22 décembre à Rabat de l’accord de normalisation israélo-marocain, la diplomatie du royaume a fait savoir que le roi Mohammed VI avait téléphoné à Mahmoud Abbas, réaffirmant son engagement pour une solution au conflit israélo-palestinien, rapporte l’agence MAP.
Une solution «fondée sur deux États vivants côte à côte dans la paix et la sécurité», et axée sur le fait «que les négociations entre les parties palestinienne et israélienne restent le seul moyen de parvenir à un règlement définitif, durable et global de ce conflit».
Le roi s’est également engagé à déployer tous les efforts diplomatiques nécessaires pour «préserver le statut spécial de la ville de Jérusalem-Est, capitale naturelle de l’État palestinien».