La conférence de presse tenue par Jean Castex ce jeudi 14 janvier n’a pas été des plus riches en surprises. Le couvre-feu dès 18 heures pour toute la France était la thèse largement privilégiée.
Sputnik: Les nouvelles décisions du gouvernement face à la progression de l’épidémie sont-elles un mal nécessaire?
J.-F. Poisson: Non, je ne le pense pas. Ces annonces sont une très mauvaise nouvelle pour le pays. Nous savons d’expérience que les couvre-feux et confinements à répétitions sont totalement inefficaces. Surtout, ils paralysent le pays de façon dangereuse. Le gouvernement n’arrive pas à sortir de ce trépied confinement-vaccin-test. Il s’obstine dans des décisions chaotiques sans se préoccuper de la détresse grandissante. Il y aurait d’autres solutions à exploiter qui permettraient de maintenir l’économie et une certaine forme de liberté. Mais elles ne sont même pas prises en compte.
Sputnik: Quelles-sont ces solutions?
J.-F. Poisson: Il faudrait commencer par fermer véritablement les frontières. Aujourd’hui, on nous dit qu’il faut un test PCR négatif pour entrer sur le territoire. Mais ne nous a-t-on pas répété en boucle que des tests négatifs pouvaient s’avérer positifs et inversement? Voilà un exemple flagrant des contradictions de l’exécutif.
«Je suis totalement favorable à une désobéissance civile»
Il faudrait également écouter les médecins qualifiés. Pas seulement ceux qui ont des conflits d’intérêts. Les laisser prescrire les traitements qu’ils considèrent efficaces. Ils savent ce qu’ils font. Par ailleurs, beaucoup considèrent que, pour atteindre une immunité collective, le confinement n’est pas efficace.
Sputnik: Ces restrictions signent-elles l’arrêt de mort de certaines professions?
J.-F. Poisson: Le confinement et autres mesures restrictives conduisent à une détresse massive, on l’a vu avec les étudiants. Il y a aussi une augmentation de la pauvreté qui est considérable. Certaines professions sont au bord du gouffre. Les restaurateurs et les petits commerçants sont nombreux à refuser de suivre docilement les règles et à vouloir se lever pour leur survie. Avec ceux qui ont décidé de rouvrir leurs restaurants ou de ne pas respecter le couvre-feu, des frondes se préparent. Je ne peux que le comprendre.
Sputnik: Vous aviez déjà encouragé les Français à protester contre les mesures de confinement et engagé plusieurs recours en justice pour les faire annuler. Que préconisez-vous cette fois-ci?
J.-F. Poisson: Je ne souhaite pas qu’il y ait d’insurrection au sens propre du terme. La démocratie en serait entachée. En revanche, je suis favorable à une désobéissance civile. J’invite ceux qui n’en peuvent plus à cesser de respecter des directives injustes. Pour préserver la liberté et le sens de la justice, il est important de dire non au gouvernement lorsqu’il va trop loin. Il ne faut rien lâcher et le faire de manière républicaine. J’ignore quelle tournure peut prendre un soulèvement populaire à l’échelle nationale, mais il faudrait que l’exécutif recule comme cela s’est déjà produit.
Sputnik: Vous avez annoncé votre candidature à l’élection présidentielle de 2022. Doit-on redouter que la campagne électorale soit monopolisée par les questions liées à la gestion de l’épidémie?
J.-F. Poisson: Ma crainte est que la campagne présidentielle soit le théâtre d’une instrumentalisation de la crise sanitaire par le pouvoir.