Au Togo, le gouvernement peaufine sa stratégie de vaccination contre le Covid-19. La campagne pourra démarrer au mois de mai 2021 grâce à l’apport décisif de l’initiative Covax, dont le Togo est membre à l’instar de 91 autres pays. Destiné à favoriser un accès mondial et équitable aux vaccins, ce programme est parrainé notamment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et réservé aux pays les plus pauvres de la planète. Dans la pratique, l'OMS et ses partenaires s’assurent dans un premier temps de la disponibilité du vaccin choisi par chaque pays, puis ils procèdent à l'achat et à la livraison de la quantité de fioles nécessaire pour la couverture vaccinale de 20% de sa population.
Un Conseil des ministres s’est réuni à Lomé ce 6 janvier. Il en est ressorti que la priorité serait accordée, dans un premier temps, au personnel de santé, aux personnes âgées de 50 ans et plus et, dans une moindre mesure, à celles de moins de 50 ans qui présentent une comorbidité importante.
Contacté par Sputnik, Ayewouadan Akodah, le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du gouvernement togolais, explique que l’objectif de Lomé est de réussir à avoir une surface vaccinale de la population, et donc une immunité collective, à hauteur de 60% au moins.
«Aujourd’hui, le gouvernement est bien avancé. Le programme Covax va lui donner la possibilité de vacciner 20% de sa population et l’État a mobilisé les moyens pour acquérir les vaccins qui lui permettront de couvrir les 40% restants», a-t-il confié à Sputnik.
Selon les modalités définies en Conseil des ministres, la campagne se déroulera en deux temps. La première phase concernera les populations prioritaires, la seconde devra ratisser plus large. Elle englobera «les élèves, les étudiants, les chauffeurs, les coiffeurs, les forces de l’ordre entre autres», détaille le porte-parole du gouvernement.
Choisir les vaccins les plus avancés
Reste à choisir le vaccin le plus adapté aux réalités du pays. Lomé optera-t-il pour le Sputnik V développé en Russie et qui est actuellement à l’essai en Guinée? Pour le Pfizer-BioNTech fabriqué par Pfizer Canada ULC et BioNTech Manufacturing GmbH? Ou encore pour le vaccin du géant pharmaceutique Moderna ou celui du chinois Sinopharm?
«Autour du chef de l’État et de l’ensemble du gouvernement se trouve un conseil scientifique qui travaille d’arrache-pied pour déterminer quel type de vaccin et combien de doses seront efficaces pour notre pays et nos concitoyens», assure Ayewouadan Akodah.
En tout état de cause, ajoute-t-il, le Togo s’engagera sur la base des informations les plus pertinentes et les plus avancées scientifiquement sur les différents vaccins.
Informer pour éviter les réticences
Le porte-parole du gouvernement a par ailleurs affirmé à Sputnik qu’une campagne d’information et de sensibilisation précédera le début de la vaccination contre le Covid-19 afin de réduire les effets néfastes des annonces antivaccins qui pullulent sur les réseaux sociaux au Togo comme dans d’autres pays africains.
«Un seul cas de Covid-19 coûte à l’État togolais entre 2 et 4 millions de francs CFA (3.000 à 6.100 euros) en traitement et en prise en charge. Il faut donc se projeter et éviter une contamination à grande échelle qui nous serait fort préjudiciable», a conclu le ministre de la Communication.
À la date du 7 janvier, le Togo a comptabilisé 3.845 contaminations au Covid-19, parmi lesquelles 213 cas toujours actifs, 3.560 guérisons et 72 décès.